Des croix gammées sanguinolentes brandies devant le Parlement, des Panzer division en uniforme nazi qui scandent «non à l’envahisseur», et une grosse crotte en plastique figurant l’inscription «Angela Merkel» : les dizaines de milliers de manifestants grecs n’ont pas ménagé leur peine pour accueillir à leur façon la chancelière allemande en visite mardi à Athènes.
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«On veut juste que Merkel sache qu’elle n’est pas la bienvenue, et que la Grèce ne sera jamais un protectorat» affirme l’actrice Elpida Pappa, au chômage depuis des années, comme plus de 90 % des gens de théâtre en Grèce. A côté d’elle aux abords de la place Syntagma, Evangelina Gregori pleure à grosses larmes sous l’effet des salves de gaz au poivre et des lacrymogènes que tirent les CRS.
«Les méthodes d’austérité qu’elle nous impose ne marchent pas, il faut qu’elle le comprenne» assène l’universitaire de 35 ans, titulaire d’un double master d’histoire hellénique et d’histoire byzantine, qui survit en travaillant de nuit dans un centre d’appel téléphonique. (en photo, Elpida Pappa, à gauche et Evangelina Gregori luttent contre les gaz lacrymogènes dans le centre d’Athènes pendant les manifestations).
Plus près du Parlement, les pavés volent, les CRS ripostent copieusement et chargent à coups de matraque dans de violents combats au corps à corps contre les anarchistes armés de barres de fer.
La police est sur les dents pour cette visite d’Angela Merkel, sa première dans le pays depuis cinq ans, avant le début de la catastrophique crise de la dette grecque puis de la récession qui a mis un quart de la population au chômage. Plus de 10 000 forces de l’ordre sont déployées dans la ville, avec des hélicoptères, des snipers en cagoule, des motards voltigeurs et des agents anti-émeute encaparaçonnés par escouades entières. […]
Paris Match