Si, par malchance, j’habitais dans ton costume – avec protège-coudes en cuir millésimé Guerrisol 76 -, eh bien, je l’aurais sacrément en travers. C’est vrai, quoi, mon Finkielchou, avec l’armure de diplômes qui est la tienne, tes états de service de normalien et ton agrégation de lettres, ton opulente bibliographie et ton statut de penseur protéiforme, c’est un peu con de finir par ressembler à Véronique Genest !
D’ailleurs, je te verrais bien toi aussi en flic pour TF1, héros d’une série du genre “Finkie chez les frisés”. Richard Millet pourrait en écrire le scénario.
J’ignore ce que t’ont fait les musulmans, peut-être l’un de ces barbares potentiels t’a-t-il un jour piqué une place de parking, mais il semblerait que leur existence même obsède le flux lancinant de tes pensées nécrosées. Dans la presse, à la télévision ou à la radio, du matin au soir, tu es ainsi invité à légitimer du haut de ta chaire philosophique d’approximatives considérations, habituellement réservées aux sièges des coiffeurs pour vieilles dames paranoïaques et aux bistrots borgnes de Vitrolles et de sa région. […] Tu t’imaginais jadis en héritier de Lévinas, tu vaux désormais à peine mieux sur le marché des idées que la naze Lévy, Élisabeth, Isabelle Mergault du crachoir médiatique néoréac. […] Les Inrocks