Le parquet a requis l’incarcération de ces sept personnes, pour la plupart des musulmans convertis. Cinq autres personnes interpellées samedi ont été remises en liberté. Un dernier homme, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, avait été tué lors de son arrestation à Strasbourg. Le point sur l’enquête, après la conférence de presse du procureur de la République de Paris, François Molins, ce jeudi:
Ces suspects sont “âgés de 19 à 25 ans, tous nés en France et de nationalité française“, a déclaré le procureur. Parmi eux Jérémy Bailly, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne.
A propos du profil des suspects, tous sont des “convertis plus ou moins récents, sauf un”.
Concernant la radicalisation d’hommes qu’il a décrits comme des “petits délinquants“, “il n’apparaît pas” qu’elle soit liée à leur détention, selon François Molins. Outre Jérémie Louis-Sidney, seuls deux des suspects “avaient été incarcérés, respectivement pour six et trois mois”.
Une filière de recrutement jihadiste?
Deux des interpellés ont joué un “rôle clé” dans cette filière, l’un qui avait un contact à l’étranger et “servait de relais” pour les candidats au jihad, et l’autre qui s’est récemment rendu en Égypte et en Tunisie “avec Jérémie Louis-Sidney pendant trois mois”, a déclaré le procureur.
Des bombes en préparation?
François Molins a évoqué une “absence totale de coopération” des suspects en garde à vue, précisant que Jérémy Bailly avait seulement reconnu vouloir fabriquer une bombe mais sans “désigner de complice ou de cible”. Une liste d’associations juives a été retrouvée à son domicile, tandis que des armes et des éléments pouvant servir à la fabrication d’engins explosifs ont été trouvés dans un box dont la clé était chez lui.
“L’utilisation de cet engin placé dans une cocotte-minute comme celle découverte dans la perquisition, au regard de la quantité de nitrate de potassium retrouvée (…) aurait à l’évidence eu des effets vulnérants et léthaux conséquents”, a dit le procureur.
Pour tous ces faits, le parquet a ouvert une information judiciaire, notamment pour
“tentative d’assassinat en lien avec l’appartenance avec une religion, en relation avec une entreprise terroriste”
et “association de malfaiteurs préparant des destructions par substances explosives susceptibles d’entraîner la mort”. Cette qualification est retenue pour la première fois depuis sa création en 2006.
L’Humanité