Il leur demande d’être patients face aux laïques, et de suivre ses conseils pour « islamiser » la Tunisie par étapes.
La vidéo, qui fait le bonheur des libéraux tunisiens, a fait le tour de la toile et des médias. Rached Ghannouchi explique à ses interlocuteurs qu’il faut à tout prix éviter la stratégie de forcing opérée en Algérie durant la décennie noire. « En 1991, on pensait que l’Algérie avait atteint un point de non retour, mais on s’est trompé. Il y a eu un retour en arrière et les mosquées sont revenues aux mains des laïques ». Et d’ajouter que « cela risque d’arriver en Tunisie », surtout que
« la mouvance laïque est plus forte en Tunisie et que les islamistes algériens sont plus forts que ceux de Tunisie ».
C’est ce même Ghannouchi qui, quelques jours auparavant, affirmait à la presse l’existence d’ « un danger salafiste ». Un double discours qui laisse perplexe sur le parti « islamiste modéré » qu’Ennahda prétend être. « Nous avons le pouvoir » mais « ils (les laïques, ndlr) ont la main sur l’économie, les médias, l’administration », et « il n’est pas sûr d’avoir la police et l’armée » sous la coupe d’Ennahda.
Afrik.com