Le 7 mai 2011, Osman, 18 ans, avait perdu le contrôle de sa voiture dans un virage pris trop vite. Le face à face qui allait suivre faisait deux morts et trois blessés. Il a été jugé hier.
[…] Hier, au procès, l’ambiance est lourde lorsqu’Osman prend la parole. « Je discutais avec mon collègue, j’ai été surpris par le virage, j’ai donné un coup de volant ». Il a du mal à se souvenir de tout mais certains détails laissent pantois : « Je parlais avec les mains, je regardais pas trop la route » avoue-t-il… Il se dit « désolé, j’aurais préféré que ça ne se passe pas comme ça ». Le président du tribunal, Eric Seguy, le reprend sur un ton sec : « Tout le monde aurait espéré que ça ne se passe pas comme ça ». A commencer par les familles, présentes dans la salle.Les témoignages sont accablants pour Osman. Un riverain qui a assisté à la scène dira : « La voiture était sur deux roues. On se serait cru dans un film, on aurait dit une scène de cascade ». Une des passagères : « On lui a tous dit qu’il roulait trop vite mais il n’écoutait pas ».
A-t-il été « grisé par la vitesse », comme le sous-entend le procureur-adjoint Philippe Chassaigne qui, dans son réquisitoire, pointe du doigt « ces individus qui se croient tout puissants lorsqu’ils ont un volant entre les mains ». L’avocat de la défense, M e Perrier, conteste que son client soit « un flambeur. C’est avant tout un jeune homme qui a perdu deux amis et, il le sait, c’est de sa faute ». « J’aurais préféré être à leur place » dit Osman dans un sanglot lorsqu’il prend la parole en dernier.
Les juges suivront les réquisitions du procureur : Osman est condamné à deux ans de prison avec sursis, 2 000 euros d’amende et il a interdiction de repasser le permis avant un an.
Le Progrès