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Rififi à la mosquée de La Conte. De nombreux jeunes ne comprennent pas les prêches de l’imam actuel qui s’exprime en arabe littéraire. Ils se sont rassemblés devant la mosquée Essalam (Ndlr : la paix, en arabe), à La Conte pour discuter avec le président de l’association islamique des lieux, Abib Bamou. Leur but, obtenir la nomination d’un imam francophone.
Les jeunes musulmans de Carcassonne, qu’ils soient Marocains, Algériens, Français, Portugais, Antillais ou bien Africains, semblent être de plus en plus nombreux à vouloir entrer dans la religion, “pour stopper leur dérive.” Une alternative à la délinquance pour certains, un choix de vie pour les autres. Mais le hic, comme le revendiquent ces jeunes, c’est que l’imam actuel ne parle pas un mot de français.

“Au moins 30 % des jeunes qui aimeraient faire la prière ne comprennent pas, car le prêche se fait en arabe littéraire. Nous, on parle l’arabe de la rue. Les jeunes ont besoin de savoir où ils vont. On ne peut pas rester sans rien faire” explique Rachid. “Un imam francophone permettrait aux jeunes de voir la réalité de l’islam…”

Hier après-midi, à la sortie de la prière, à 14 h 30, les jeunes musulmans ont souhaité se rassembler devant la mosquée sur cette attente d’un imam francophone. Écarté, il est aujourd’hui à Perpignan. Un entretien attendu, d’autant plus qu’un contrat avait initialement été établi avec l’ancien imam du Viguier, Mohamed Hanou, pour qu’il vienne exercer à compter du 1er octobre à la mosquée de La Conte. Un contrat revu et corrigé, semble-t-il, avant même que Mohamed Hanou ne commence à prêcher.
Écarté, il est aujourd’hui à Perpignan. “Les jeunes ont essayé de parler au président Abib Bamou, mais il leur a déclaré qu’ils n’avaient qu’à apprendre l’arabe” déplore Abédine. Et Sofiane de poursuivre : “Aujourd’hui, tous les jeunes veulent l’imam Mohamed Hanou, car il correspond à leurs attentes. Un imam francophone permettrait aux jeunes de voir la réalité de l’islam…
Visiblement alerté par la présence de journalistes à la sortie de la mosquée, hier, Abib Bamou n’a pas voulu faire de commentaires à chaud. Mais plus tard, à l’écart, il nous a confié qu’il n’en pouvait plus : “Les jeunes ne m’ont rien dit. Je vais démissionner, j’en ai marre de cette mosquée. Maintenant, il faut les partager (Ndlr : les pratiquants)…
Midi Libre

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