Les chefs de la rébellion musulmane aux Philippines sont arrivés dimanche à Manille en vue de signer avec le gouvernement une feuille de route pour l’application d’ici à 2016 d’un accord de paix censé mettre fin à plusieurs décennies d’une insurrection meurtrière.
En échange de pouvoirs étendus en matière fiscale ainsi que d’une “partie équitable” des richesses de la région, le MILF renonce à l’indépendance et organise le désarmement de ses 12.000 hommes.
La charia, la loi islamique, sera appliquée au civil mais pas au pénal.
Le MILF et d’autres groupes rebelles se battent pour l’indépendance depuis le début des années 70. La guerre a fait plus de 150.000 morts et laissé des pans entiers de la région dans une immense pauvreté.
Dimanche, l’armée a annoncé que trois soldats avaient été tués par balles sur Mindanao par le groupe islamiste Abou Sayyaf, lié à Al-Qaïda, exclu de la négociation.
Fondé au début des années 1990, Abou Sayyaf a commis plusieurs attentats meurtriers, dont l’incendie criminel d’un ferry au large de Manille en février 2004 qui avait fait 116 morts.
Il est également à l’origine de la prise d’otages le 23 avril 2000 de 21 personnes, dont dix touristes occidentaux, sur l’île malaisienne de Sipadan, libérés contre des millions de dollars.
Abou Sayyaf ne compte plus que quelque 300 membres, mais il survit grâce au soutien de communautés musulmanes dans le sud des Philippines et à l’argent tiré des kidnappings et autres activités criminelles.