Fdesouche

Une semaine après, Aurélie, Laurence et Julie (*) n’arrivent toujours pas à digérer leur nuit de samedi à dimanche passée dans une discothèque de Reims. Elles ne sont pas les seules, leurs conjoints également, tous les six violemment agressés par une horde d’excités à l’intérieur même de l’établissement.
Lorsqu’il a ouvert en octobre 2011, qui aurait pu croire qu’un tel déchaînement de violences surviendrait un jour au Valentino ? Selon la présentation faite à l’époque, cette nouvelle discothèque installée à l’Actipôle Neuvillette se voulait un « dancing rétro » où « les seniors » pourraient « valser », le genre de clientèle pas spécialement connu pour castagner. Sauf que travailler sur ce seul créneau n’étant pas « financièrement tenable », le Valentino, s’il garde le rétro en première partie de soirée, propose désormais une offre pour les jeunes le reste de la nuit.
« Mon ami est DJ amateur », explique Aurélie. « Il a été contacté pour faire danser de 1 heure à 5 heures, dimanche dernier. Nous sommes arrivés vers minuit avec deux couples d’amis. C’était l’occasion de sortir ensemble. A ce moment-là, c’était encore guinguette. Il y avait des valses, des gens d’un certain âge, pas grand monde, mais c’était sympa. »
La séquence rétro terminée, les « anciens » partent, les jeunes commencent à arriver. Changement d’ambiance. « Alors que je me trouvais au bar, un type m’a peloté les fesses. Nous sommes retournés dans notre coin. De ce moment-là, jusqu’à la fin, rien de spécial. »
Bouteilles volantes
Vers 4 h 30, dernier tour de danse. Zouk au programme. « Nous sommes allées sur la piste. Le même gars m’a remis la main aux fesses. L’un de nos hommes l’a pris par le bras pour lui dire d’arrêter et là, on n’a rien compris. L’émeute ! Tous ses potes sont tombés sur nous.

Notre ami s’est pris des coups de poing et un coup de bouteille de champagne sur la tête. On nous a tirées par les cheveux. On s’est fait taper dessus. »

A la vue de la bagarre, le sang du DJ n’a fait qu’un tour. « Je me suis précipité pour arracher la bouteille que le type utilisait pour frapper mon ami, mais les autres ont sauté sur moi. J’ai eu le temps de jeter la bouteille derrière les platines pour qu’ils n’aillent pas la chercher. »
Une de perdue, dix de retrouvées…

« Les bouteilles volaient partout, des vides, des pleines », témoigne une autre personne. « Une jeune femme a en a pris une dans le dos. La serveuse se cachait derrière le bar pour se protéger. » Quelqu’un a entendu dire : « Prends une bouteille qu’on leur éclate la tête ! »

Les trois couples ont finalement réussi à s’extraire de la discothèque avec l’aide de clients qui les ont regroupés. La police est arrivée mais sans pouvoir procéder à d’interpellations. Sur le moment, impossible de désigner tel ou tel agresseur dont certains avaient peut-être déjà quitté les lieux tandis que d’autres ont pu se fondre dans la foule des badauds.
D’eux, les plaignantes ne connaissent pour l’instant que leur manque flagrant de galanterie.

« Lors de la bagarre, j’ai crié : « Taper sur des filles, vous n’avez pas honte ? » Ça les faisait rire ! »

(*) Prénoms d’emprunt par peur des représailles.
L’Union

Fdesouche sur les réseaux sociaux