Dans l’émission « Le Supplément » diffusée sur Canal + le week-end à 12h40, un sujet était dédié, ce dimanche 14 octobre 2012, à Alain Bauer, criminologue, ex-conseiller officiel de Nicolas Sarkozy et, dit-on, conseiller officieux de Manuel Valls.
Avant son interview en direct, l’émission proposait un bref reportage résumant la carrière de M. Bauer et le fait qu’il ait conseillé quasiment tous les ministres de l’Intérieur en matière de sécurité depuis Pierre Joxe en passant à Daniel Vaillant puis Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l’Intérieur puis Président de la République.
Quelle explication à cette omniprésence auprès des principaux dirigeants politiques de la Vème République, tous bords confondus ?
Le reportage nous l’offre par un mot galvaudé et un graphique nauséabond.
« Les réseaux !» Sauf qu’il ne s’agit pas des réseaux sociaux à la mode (facebook®, tweeter ®, et autres linkedin®), mais des réseaux politiques, professionnels et franc-maçon. Et d’illustrer lesdits réseaux par une hydre de sinistre mémoire.
Enseignant en France (à l’université, à l’ENM), à l’étranger (John Jay College à New-York), membre du conseil d’administration de l’IRIS, ancien président de la société AB Conseils spécialisée en conseils en sécurité et gestion des crises, conseiller politique en matière sécuritaire, mais aussi ancien Grand Maître du Grand Orient de France de 2000 à 2003, Alain Bauer a effectivement une activité diversifiée.
Toutes ces pratiques auraient bien pu faire l’objet d’un organigramme pyramidal tout à la fois classique et très clair. Le journaliste a opté pour une hydre. Simple choix artistique ? Peut-être.
Mais représenter un conseiller multi-cartes, fut-il contesté par certains, par une hydre fait frémir surtout s’il est juif et franc-maçon. L’iconographie antisémite et anti-maçonnique des années 1930 et 1940 est trop connue, trop symbolique et, de nos jours encore trop utilisée, pour que l’auteur du reportage ne se soit pas posé la question de sa pertinence compte tenu du sujet du reportage.
Le fait que M. Bauer ait été invité sur le plateau de l’émission et qu’il n’ait relevé ce passage du reportage que par une boutade, ne sachant plus avec quelle tête il devait parler, sans faire le parallèle entre les dessins et les époques ne dédouanent en rien le journaliste de son choix douteux. […]
CRIF