Forte de ses résultats aux dernières législatives, Marine Le Pen table sur des gains de villes en 2014.
Aux municipales de 2014, l’UMP revivra-t-elle le traumatisme de Dreux en 1983? À l’époque, le Front national avait atteint 16,7 % au premier tour d’une municipale dans cette ville d’Eure-et-Loir. La liste RPR accepta de fusionner avec la liste FN entre les deux tours et l’emporta, suscitant une vive polémique. Le «coup de tonnerre de Dreux» a marqué le début de l’essor du FN et le commencement des ennuis pour le RPR et l’UDF.
Aujourd’hui, Marine Le Pen – qui a obtenu 17,9 % à la présidentielle, soit 6.421.426 voix – l’affirme d’un ton martial: «Nous aurons des maires en 2014, et des centaines et des centaines de conseillers municipaux.» La patronne de l’extrême droite veut croire que, aux municipales, son parti réussira à se doter de l’enracinement local qui lui a toujours fait défaut.
En France, emporter des mairies, c’est acquérir la légitimité qui permet ensuite d’élargir son électorat et de viser un mandat de député. «Il ne sert à rien de faire 17 % à la présidentielle si on est incapable ensuite de faire élire des maires», résume un membre du bureau politique du Front national.
Marine Le Pen fonde de grands espoirs dans les 51 villes de plus de 4000 habitants où son parti a dépassé 43 % au second tour des législatives. Et, partout ailleurs, elle rêve de faire élire des conseillers municipaux d’opposition.
Dans les villes de plus de 3 500 habitants, chaque liste qui a pu se maintenir au second tour et qui atteint 10 % des voix est certaine d’avoir au moins un élu.
Les quelque 450 communes de 9000 à 100.000 habitants où le parti d’extrême droite a obtenu entre 12 % et 40 % au premier tour des législatives représentent donc une cible de choix pour Marine Le Pen.
«Nous espérons obtenir mille conseillers municipaux, déclare Nicolas Bay, secrétaire national aux fédérations. Notre objectif est de reconstituer un maillage territorial d’élus.»
La présidente du FN, pour sa part, a affirmé ne pas exclure «des accords locaux, des listes d’intérêt communal avec d’autres élus ». (…)
Le Figaro