« Je n’avais pas vu ça depuis au moins 15 ans. » Cet habitant du quartier des Sables à Clermont (Oise) n’en revenait pas, hier après-midi. Après qu’un impressionnant accident de la circulation a ameuté une quarantaine de personnes – et parmi elles plusieurs jeunes habitants de la cité, habituellement plutôt calme – la situation a dégénéré en un affrontement entre les plus jeunes et les gendarmes.
Un peu après 16 heures,
un groupe de jeunes hommes de la cité clermontoise roule à bord d’une Porsche Panamera turbo, louée pour un mariage.
«On ne roulait pas vite, jure l’un des occupants, 40, 50 maxi ». En face, une jeune femme au volant d’une Peugeot 206 tente de tourner à gauche. C’est la collision. Selon des témoins, la Porsche roulait à très vive allure. «J’imagine que la jeune femme pensait avoir le temps de tourner. »
Alors que la 206 est restée au milieu du carrefour, la Porsche a, elle, continué sa route – « On a essayé de l’éviter » – pour aller percuter un Renault Scenic à l’arrêt 50m plus loin, en emportant plusieurs barrières et panneaux métalliques sur son passage.
L’enquête devra déterminer les causes exactes de l’accident.
La conductrice de la Peugeot et une autre personne présente dans le Scenic ont été blessées et conduites au centre hospitalier de Clermont.
Aucune interpellation après l’incident
Ce n’est qu’ensuite que les événements ont dégénéré. Alors que les pompiers et le dépanneur sont en train d’intervenir, une bagarre – qui n’aurait rien à voir avec l’accident – éclate entre deux jeunes hommes. Un groupe serré d’individus tente alors de les séparer, puis un gendarme intervient, rapidement pris dans la mêlée.
Afin de « sécuriser son collègue et de disperser le groupe pour éviter que la situation n’empire », selon les gendarmes, un autre militaire accourt et fait usage de sa bombe lacrymogène. Ce qui a l’effet inverse de celui souhaité.
Rendus agressifs, les jeunes se rassemblent et tentent, pour certains, de s’en prendre au militaire à l’origine du jet de gaz. Ce dernier recule face à une grosse vingtaine de jeunes en colère. Plusieurs tentent de l’approcher, des projectiles et des insultes fusent. L’un des individus parvient à franchir le premier rang et court vers l’auteur du jet de gaz en criant. Le militaire use encore une fois de sa bombe lacrymogène.
Pendant ce temps, plusieurs habitants du quartier, des hommes plus âgés et des femmes, également gazés pour certains, essaient de calmer le groupe. Avec succès, suffisamment en tout cas pour attendre les renforts de la gendarmerie qui arrivent rapidement sur place.
La scène aura duré un peu moins de vingt minutes. Le dialogue se réinstalle et les jeunes en colère sont invités à s’éloigner.
L’affrontement n’avait, hier soir, pas été suivi d’interpellation. «Des personnes seront entendues, mais seulement pour ce qui concerne l’accident de la circulation », indique un gendarme.
Courrier Picard