Certaines personnes croient que la France est une satrapie d’Asie centrale dans laquelle on peut menacer la presse impunément.
Nous avons reçu ce jour un courriel de David Serra « Kersan », président des éditions Ring, qui n’a pas eu l’heur de goûter les deux articles que nous avons consacrés à l’affaire qui l’oppose à Maurice G. Dantec (À qui va profiter le succès de “Satellite Sisters” de Maurice G. Dantec ? et Maurice G. Dantec vs son ex-agent : la bataille de “Satellite Sisters” se poursuit).
Ces articles relatent les faits avec les conditionnels d’usage dans ce genre de cas (l’affaire n’ayant pas encore été jugée), l’accusation de diffamation est donc hors de propos.
Dans un État de droit, le droit de la presse autorisait parfaitement la partie mise en cause à donner son point de vue dans le cadre d’un droit de réponse. Ce qui n’a PAS été demandé. David Serra préfère menacer Novopress et nous intimer l’ordre de retirer les deux articles litigieux : « en conséquence, je vous mets en demeure de cesser toute diffusion des propos diffamatoires contenus dans ces deux articles […] à défaut de réponse satisfaisante sur mes demandes légitimes […] je donnerai instruction fermes (NDLR : la faute d’accord est d’origine) à mes avocates de prendre à votre encontre toutes les mesures nécessaires ».
Mieux, nous sommes sommés de nous laisser menacer en silence : « le contenu et l’objet de cette mise en demeure est privé et ne saurait faire l’objet de diffusion ou de publicité ». Sauf que nous ne vivons pas au Kolkhozistan. La presse est libre et la liberté d’expression, inaliénable. Et si l’on nous menace, rendre ces menaces publiques est plus qu’un droit, c’est un devoir.
Novopress