Fdesouche

Philippe Delacote, Chargé de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), revient sur les propos de Jean-François Copé sur le ramadan.
Anecdote contre anecdote. Moi, petit blanc catholique et bon élève en classe, mes souvenirs de ramadan ne se résument pas à une bande de voyous me privant de goûter. Alors bien sûr, il y en avait, dans mon collège, des enfants qui me taxaient de «petit blanc», de «l’intello de la classe», de «sale Français» (alors qu’eux-mêmes l’étaient également…). Mais ils n’étaient pas plus nombreux que ceux qui parlaient de «ratons» ou de «bougnoules».
A l’adolescence, comme plus tard d’ailleurs, l’étroitesse d’esprit est très également répartie. Moi, petit blanc catholique et bon élève en classe, je me rappelle plutôt de Sami qui apportait à ma famille le couscous sans prévenir, certains dimanches. Je me rappelle de Mohammed, qui prenait de l’eau dans sa bouche et la crachait dehors les jours de match de basket. […] Et aujourd’hui, ces jeunes sont devenus des hommes et des femmes éduqués, ouverts et tolérants, et musulmans. Leur religion ne les a nullement empêchés de devenir analystes financiers, comptables, informaticiens, éducateurs, chauffeurs de taxi, enseignants ou inspecteurs du travail. Elle n’a pas été un frein à nos amitiés, elle ne les a pas coupés de la société française. Ils forment la société française, autant que moi, et j’en suis très heureux. […] Libération

Fdesouche sur les réseaux sociaux