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Le nombre de mineurs étrangers isolés qui se présentent à Rennes a explosé. De cinq dans les années 2000, ils sont plus de 400 aujourd’hui. Le conseil général d’Ille-et-Vilaine, qui dépense 15 millions d’euros par an pour leur prise en charge, manque de places et de moyens.
Il est arrivé il y a deux semaines à Rennes.

« Je suis parti de Kinshasa avec un ami de mon père. Je suis arrivé à la gare de Rennes et il m’a dit qu’il allait me chercher un sandwich. » Les heures passent et l’ami ne revient pas.

Elias (Prénom d’emprunt) 16 ans, se retrouve seul […] Il est orienté vers la mission mineurs étrangers (MIE). Un service du Département qui dépend de l’aide sociale à l’enfance et qui dispose, depuis un an, à Rennes, de locaux spécifiques.
[…] En attendant, Elias est hébergé dans un hôtel dans le centre de Rennes, réquisitionné par la MIE. Un établissement voué à la destruction. Dans ce même hôtel, une vingtaine d’autres mineurs étrangers. Aussi bien des jeunes hommes que des jeunes femmes. La très grande majorité vient du Congo. Certains y résident depuis plusieurs mois. Le midi, le propriétaire de l’hôtel leur fait la cuisine. Le reste du temps, les jeunes se débrouillent. Livrés à eux-mêmes.

« On a des éducatrices qui viennent nous voir régulièrement », explique un des résidents, allongé sur son lit.

[…] « Au début des années 2000, nous avions 5 mineurs étrangers isolés à Rennes. Aujourd’hui, plus de 400. »

[…] Après Paris et la Seine-Saint-Denis, l’Ille-et-Vilaine est le 3e département de France qui reçoit le plus d’étrangers mineurs. Pourquoi ? Difficile de le savoir. Le scénario de l’ami parti cherché un sandwich et qui ne revient pas est un grand classique !

« Près de 50 % de ces mineurs viennent du Congo et plus précisément de Kinshasa. L’autre moitié essentiellement d’autres pays africains. » L’existence de filières d’immigration est probable.
[…] Outre le poids financier que représente pour le département, la prise en charge de ces mineurs étrangers,

près de 15 millions d’euros par an – le prix d’un collège neuf –

il doit faire face à un problème humain, de société et politique. Impossible de laisser des mineurs à la rue mais la capacité d’accueil de Rennes est au bord de l’explosion.
Ouest-France

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