Le Défenseur des droits a demandé au Premier ministre de suspendre les évacuations de campements roms pendant l’hiver, selon le principe de la « trêve hivernale » qui s’applique en matière d’expulsion locative. Dominique Baudis relève que « plus d’une trentaine d’évacuations de campements illicites sont intervenues avec le concours de la force publique » depuis l’adoption d’une circulaire, à la fin août, sur l’accompagnement de ces opérations. Les expulsions ont entraîné la déscolarisation « pure et simple » d’une cinquantaine d’enfants, poursuit M. Baudis, en évoquant une « situation éminemment préoccupante. »
De plus, écrit-il, dans la majorité des cas, les préfectures n’ont pas été en mesure de le renseigner sur les mesures d’accompagnement de ces expulsions. « Dans ce contexte », le Défenseur des droits suggère « de suspendre ces opérations d’évacuation en étendant aux personnes concernées le bénéfice du dispositif dit de “trêve hivernale” qui s’applique en matière d’expulsion locative ou d’accès à l’énergie. »
Son courrier n’avait pas encore reçu de réponse jeudi après-midi, ont précisé ses services. Sept associations, dont la Ligue des droits de l’Homme ou le Secours catholique, ont relayé jeudi l’appel du Défenseur des droits. Dans un communiqué commun, elles demandent au gouvernement d’arrêter les évacuations « dès maintenant ». Selon elles, « l’Etat français se rend coupable de graves violences » contre les enfants roms, « en interrompant les soins engagés », en « les déscolarisant » et en « les stigmatisant. » Plus de 15.000 Roms vivent en France. Depuis juillet, de nombreux campements illégaux ont été évacués par les forces de l’ordre, jetant plus de 2.000 personnes à la rue, selon des associations de défense des Roms.
Le Parisien