Fdesouche
Les déséquilibres financiers du système de la zone euro s’intensifient.

«En chiffrant le besoin des banques espagnoles pour couvrir leurs actifs immobiliers à seulement 15 milliards d’euros au lieu des 50 à 100 milliards calculés par le marché, la banque centrale cherche probablement à rassurer. Or, c’est précisément ce qui inquiète».
C’est ce que nous écrivions un mardi 15 mars 2011. Au lendemain d’un stress test jugé laxiste ou permissif du système bancaire espagnol. On connaît aujourd’hui le risque de faillite ou de recapitalisation potentiel des établissements espagnols.

Plus globalement, le dernier rapport du Fonds monétaire international sur le risque d’une nouvelle crise bancaire dans l’ensemble de la zone euro en 2013 offre le souvenir de la faillite de la banque autrichienne Creditanstalt de 1931. Soit trois ans après l’éclatement du krach boursier de 1929. «Les similitudes entre cette période de l’histoire bancaire et la période actuelle est frappante à plus d’un titre», insiste Steen Jackobsen, chef économiste de Saxo Bank.

Suite à la crise économique aux États-Unis, la plus grande banque autrichienne est contrainte de se déclarer en faillite. Fondée en 1855, la Creditanstalt ferme ses portes, provoquant l’effondrement de la bourse autrichienne. Les troubles économiques atteindront inéluctablement l’Allemagne, plongeant le pays dans la crise.

«Dans les deux cas, les deux périodes ont suivi un long cycle du crédit.» Ce qui correspond, soit dit en passant, à la longue phase B de profonde dépression du cycle de Kondratiev. «Plus frappant encore est le fait que le système bancaire européen pourrait à nouveau être le principal facteur d’une récession mondiale en double creux.»
L’économiste souligne que l’essentiel des liquidités offertes aux banques systémiques par la Banque centrale européenne n’a finalement servi qu’à acheter des obligations d’États périphériques représentant précisément le principal risque. Ces dernières exposent leurs détenteurs aux faillites, peut-être inéluctables, de ces États.
Quelles sont les chances pour qu’une faillite d’une banque soit trop grande pour être sauvée par son propre État et que l’Allemagne rejette l’appel de ses voisins à puiser dans ses ressources? C’est le scénario le plus risqué pour l’ensemble de la zone euro et, par contagion, pour le reste du monde.
Ce qui est observable, c’est que la forte fuite de capitaux hors des États de la périphérie (exacerbant le déséquilibre financier du système bancaire européen) ne fait qu’augmenter les chances qu’un tel scénario se matérialise. Si tel devait être le cas, des tensions sociales extrêmes pourraient alors enfin exiger un vrai changement de politique. Ce serait la bonne nouvelle au milieu des mauvaises.
L’Agefi

Fdesouche sur les réseaux sociaux