Les Latino-Américains s’attendaient à mieux. Sofia, la toute première princesse «latina» des studios Walt Disney, qui doit faire son apparition à la télévision américaine le 18 novembre dans un film d’animation diffusé sur Disney Channel, n’a rien d’une petite hispanique selon eux.
Alors qu’ils réclament depuis des années une héroïne à leur image, le personnage de «Sofia The First : Once upon a time a princess» (Sofia Première : Il était une fois une princesse) a plus l’air de la fille d’un tsar russe que d’une héritière sud-américaine ou espagnole : elle a les yeux bleus, les les cheveux roux et le teint pâle.
Mais le producteur Jamie Mitchell l’a assuré lors d’une conférence de presse la semaine dernière : «Elle est latina». Sa mère, la reine Miranda, qui a la peau mate, est originaire de «Galdiz», un pays imaginaire «aux influences hispaniques», a précisé un porte-parole de Disney sur CNN.
«Si Disney voulait vraiment sauter le pas et satisfaire la communauté latino (…), Sofia aurait été aussi latine que Tiana est noire ou que Pocahontas est indienne», écrit la blogueuse Ana Flores, spécialiste du biculturalisme.
D’ordinaire, le studio américain, qui se targue de promouvoir la diversité ethnique dans ses dessins-animés, a en effet moins de scrupules à laisser transparaître les origines de ses princesses.
Jasmine, la première héroïne arabe made in Disney, née il y a vingt ans, a la peau mate et porte un sarouel, Pocahontas a tout d’une Amérindienne, Mulan la Chinoise a les yeux bridés et Tiana, l’héroïne afro-américaine de «La Princesse et la grenouille», a la peau noire et les cheveux frisés.
Même s’il est difficile de définir un seul type latino-américain, étant donné la diversité de la communauté, de nombreux internautes et de militants estiment que les créateurs de Sofia auraient pu faire un effort pour la différencier d’une WASP (White Anglo Saxon Protestant : l’archétype des américains blancs qui descendent des Européens).
«C’est moi ou la première princesse latina de Disney est… blanche ?», s’indigne une jeune fille sur Twitter. (…)