Fdesouche

Entretien avec Samia Messaoudi est «auteure, militante» et une des membres fondateurs de l’association «Au nom de la mémoire». Son combat: la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la répression sanglante du 17 octobre 1961.

Pour finir, interpeller à nouveau le gouvernement sur ses promesses concernant le droit de vote des immigrés. Ce n’est plus tenable : tout un pan de la population se sent exclu et bafoué dans ses droits.
Votre mission est accomplie ou vous pensez qu’il reste beaucoup de chose à faire pour sensibiliser l’opinion publique ?
Avec cette reconnaissance, nous avons retrouvé de la justice et de l’égalité. De ce point de vue-là, notre collectif a gagné. Ses revendications ont été entendues. Or, les mots sont dits mais nous attendons encore les actes. Par exemple, qu’en sera-t-il au niveau national ? Va-t-on ériger une stèle en mémoire de cette date ? Pour les historiens, le combat n’est pas terminé. Ils dénoncent la création par Nicolas Sarkozy, de la fondation pour la mémoire de la guerre algérienne qui marque une certaine nostalgie colonialiste. Je pense aussi que les nostalgiques de l’Algérie française ne font que perpétuer un racisme sous-jacent.
Pour faire changer le regard et permettre une évolution de la société, quels sont les plans de l’association ?
L’ouverture des archives aux historiens et aux citoyens. Ensuite, il est essentiel de déterminer un vrai cadre de recherche franco-algérien. […] On rouvre donc le débat sur la place des immigrés dans la société française ?
Le 17 octobre 1961 n’est pas qu’une affaire d’immigrés. Cet épisode sanglant s’est passé en France donc ça concerne tout le monde. […] Pour notre avenir, pour ce vivre ensemble que nous espérons et qui est sensé nous porter, il faut relancer le débat et trouver une solution collectivement.
Respect Mag

Fdesouche sur les réseaux sociaux