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Il avait brandi un pistolet à gaz contre les vigiles de la boîte de nuit Le Volcano après s’être fait expulser et tiré deux fois en l’air sur le parking. Il avait confié alors vouloir « flinguer » le vigile.

C’était le 30 septembre dernier. Depuis, Mohamed Zairi, 23 ans, rappeur professionnel, a enchaîné les concerts et les compositions, et affirme s’être livré à une introspection. « J’ai commis une grave erreur, j’en ai conscience », dit-il penaud, à la barre du tribunal correctionnel de Laon.

Il craint surtout que le tribunal ne brise sa carrière naissante et prometteuse. Il a apporté aux juges un DVD du groupe, un album photo des derniers concerts, un magazine spécialisé dont son groupe « L’entourage » a fait la couverture récemment.

Il est aussi le parolier du groupe. « J’écris surtout sur ma mère, sur ma vie », confie-t-il.
Le 30 septembre, trois caméras l’ont filmé et pour une fois, il s’en serait bien passé. Ces caméras appartiennent au système de vidéosurveillance du Volcano. On le voit surgir dans le sas, brandissant une arme, avec laquelle il « balaye », de gauche à droite. Un vigile est trop près, il le repousse en lui assénant un violent coup-de-poing. Il est 6 heures.

Dans la boîte, il reste 150 fêtards. Quelqu’un hurle : « il a une arme, couchez-vous ! ».

La scène ne dure pas longtemps. Le gérant arrive derrière le rappeur, le déstabilise, sans difficulté. Normal, le Parisien a 1,9 gramme d’alcool dans le sang. Il rebrousse chemin. Sur le parking, il tire deux fois en l’air avant d’être maîtrisé par les vigiles.
« C’est une réplique parfaite d’un 9 mm, les détonations fortes ont notamment effrayé le personnel et les clients, car les faits se sont déroulés juste après de tragiques faits-divers qui avaient particulièrement marqué », souligne Sandra Verbrugghen, substitut du procureur de Laon, requérant une peine de trois ans d’emprisonnement dont deux ans ferme.
« Des réquisitions implacables, une démonstration magistrale,

moi-même j’ai été impressionné au départ », assure Me Pierre Gioanni, l’avocat de Mohamed Zairi. « C’est un gamin qui ce soir-là a voulu faire le dur devant des vigiles qui sont loin d’être des enfants de cœur. Il n’a pas été maîtrisé mais tabassé.

Son œil droit était fermé tellement il était gonflé. Ce n’est pas un rappeur contstataire. Pour commettre ça, il faut être un écervelé, totalement immature. Peut-être était-il grisé par son succès naissant. On sent bien qu’il y a du bon en lui. D’ailleurs, sans que je lui aie demandé, il vous a écrit une longue lettre d’excuse, Monsieur le président. »
Après en avoir délibéré, le tribunal l’a condamné à 18 mois d’emprisonnement dont 10 mois ferme sans mandat de dépôt, avec l’obligation de suivre une cure de désintoxication, de verser 150 euros au vigile et 150 euros au gérant de la boîte de nuit.
Il doit, en outre, s’acquitter de 150 euros d’amende pour port d’arme de 7e catégorie non autorisé.
L’Union
(Merci à Siwy Platoon)
L’Entourage

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