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Quand j’étais enfant, il y a longtemps, l’Aïd al-Adha était une fête joyeuse. Des réjouissances et beaucoup d’habits neufs. Père, mère et parrains, chacun offrait quelque chose. Parfois une surprise tombait d’un oncle ou d’une tante… Et, bien entendu, il y avait le mouton, le mouton de la tabaski. (…)

Quand j’observe la célébration de l’Aïd aujourd’hui en France, j’y vois un bond en arrière.

Car le mouton tient la vedette. On peut manger du mouton tous les jours. Mais quand vient l’Aïd al-Adha, il sort le grand jeu et se livre à un strip-tease que je trouve dégoûtant.
Se bourrer de viande n’est pourtant plus une fête pour les enfants. Un tour dans une cantine scolaire suffit à s’en convaincre. Pour certains, cela est même une punition quotidienne : « Finis ta viande, sinon tu n’auras pas de dessert » tonnent les parents à table.

Mais, alors, pourquoi tuer tant de moutons quand on se moque tant de les manger ? Depuis le Prophète, notre conscience collective, dans le rapport à la vie, se serait-elle bloquée ? Quel est, aujourd’hui, en France, le sens spirituel à égorger des dizaines de milliers de bêtes en un jour ? Je me pose ces questions et je n’aime pas mes réponses.

Je ne suis ni végétalien ni végétarien. Tuer des plantes ou des bêtes ne me dérange pas si c’est pour se nourrir. Mais, dans notre contexte français, citadin, familles atomisées, où les enfants s’émerveillent devant deux petits poissons dans un bocal comme des œuvres d’art exceptionnelles, s’obstiner à vouloir tenir le couteau pour voir gicler le sang frais et chaud, comme acte d’adoration est une pratique qui m’interpelle. Car Dieu n’a pas besoin de sang.  (…)

Saphirnews

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