Même chez les coccinelles, les Asiatiques sont en voie d’expansion. Signalée un peu partout dans l’Aisne le week-end dernier (Gauchy, Fresnoy, cantons de Saint-Simon, du Vermandois, dans le Laonnois, vers la forêt de Mennevret «par milliers»), la coccinelle rentre par grappes entières dans les maisons, dans une voiture même d’un habitant de Saint-Simon.
La coccinelle cherche à se mettre à l’abri pour l’hiver. Elle essaie notamment de coloniser les façades des maisons bien exposées au soleil et l’arrière des volets.
Le phénomène est habituel à l’automne, sauf qu’il témoigne un peu plus chaque année de l’invasion de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, selon son nom scientifique.
L’espèce introduite depuis une douzaine d’années pour son efficacité biologique est un bon auxiliaire de culture, une dévoreuse de pucerons. Massive aux couleurs variées (rouge, orangée) et vorace, elle avale aussi des chenilles de papillons et les larves d’autres coccinelles.
«En Picardie, il y a 55 espèces de coccinelles avec deux dominantes, la commune européenne à 7 points et l’Asiatique », explique Thomas Hermant de Picardie Nature. Cette espèce de coccinelle, partie de Belgique à l’origine, s’étend d’année en année vers le sud de l’Europe.
«Cette introduction constitue en fait un vrai loupé, considère Thomas Hermant. Cette coccinelle ne devait pas voler, ni se reproduire, ni passer l’hiver. Elle a su s’adapter à tout». Et c’est donc tout le contraire qui se produit. «Elle risque de détruire les espèces indigènes».
Pour ce référent coccinelles, il est trop tard pour freiner la marche en avant de l’Asiatique. Thomas Hermant est en revanche tout à fait rassurant sur une présence massive de coccinelles chez soi : il n’y a aucun risque.
L’héberger l’hiver, c’est même s’assurer une compagnie originale et colorée, avant qu’elle ne reparte voler et croquer dans la nature, au retour du printemps.
Le Courrier Picard
(merci à Siwy)