Après Israël, c’est autour des Etats-Unis d’avoir leur sondage sur le racisme. Et le résultat n’est pas glorieux.
Associated Press (AP) a réalisé une enquête auprès d’un panel représentatif de 1.071 personnes entre le 30 août et le 11 septembre sur Internet qui possède une marge d’erreur de 3.78 points, détaille The Hill. Si la méthode peut paraître peu rigoureuse au premier abord (les enquêtes par Internet sont en général considérées comme moins fiables que des interviews en personne), elle est en fait tout à fait adaptée aux questions des chercheurs, explique AP:
«D’autres recherches ont montré que les sondés sont plus enclins à partager des comportements impopulaires quand ils répondent à un questionnaire en utilisant un ordinateur plutôt qu’en parlant à un interviewer.»
Pour mesurer le racisme des personnes sondées, les chercheurs ont employé deux méthodes: la première consistait à sonder le racisme explicite des personnes interrogées en leur posant des questions mentionnant clairement des problématiques raciales, la seconde cherchait à mesurer le racisme implicite en posant des questions détournées de manière à sonder le racisme sans que les participants s’en aperçoivent.
Les résultats indiquent que les préjugés racistes à l’égard des noirs ont augmenté par rapport au dernier sondage effectué par AP en 2008, année de l’élection de Barack Obama. 51% des Américains expriment des idées explicitement racistes contre 48% en 2008. 49% des sondés en 2008 affichaient des comportements implicitement racistes, ils sont aujourd’hui 56%.
Ce racisme peut-il avoir un coût électoral pour Barack Obama? Il semblerait que oui. Selon AP, le racisme de l’électorat pourrait lui coûter 5% des suffrages. Même s’il profite de 3% de votes supplémentaires grâce à des sentiments pro-noirs, sa couleur de peau le priverait quand même en tout de 2% des suffrages, ce qui dans une élection qui s’annonce particulièrement serrée pourrait faire la différence.
Pour Examiner, les résultats du sondage contrastent avec ce qui s’est passé dans l’histoire lorsque des noirs ont atteint des postes à hautes réponsabilités:
«Dans les grandes villes, lorsqu’un Africain-Américain était élu maire, il ou elle recevait 20% du vote des blancs lors de sa première élection, mais le pourcentage de blancs (qui n’avaient pas fui la ville) qui votaient pour le maire augmentait lors de la seconde élection. Ça ne s’est pas produit avec le président Obama.» (…)
Slate
(…) L’enquête a également démontré que l’attitude raciste des sondés ne dépendait pas de l’obédience politique. Même lors de l’épreuve explicite, les répondants républicains ont exprimé davantage de préjugés raciaux que les sondés démocrates (79% et 32% respectivement), l’épreuve implicite a montré un plus faible écart entre les groupes politiques en ce qui concerne le sentiment racial envers la population noire des Etats-Unis : 55% pour les démocrates, 64% pour les républicains et 49% pour le groupe apolitique.
Le président Obama enregistre une chute importante des électeurs blancs en sa faveur. En 2008, cette chute avait été de 16% tandis qu’en 2012, elle est de 33%. En ce qui concerne le sentiment anti-hispanique, lors d’une enquête de 2011, 52% de la population blanche non hispanique avait exprimé des attitudes négatives envers la population hispanique. Ce chiffre s’élève en 2012 à 57% pour l’épreuve implicite. (…)
Express.be