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La criminalité baisse très nettement depuis dix ans aux Etats-Unis. Elle y suit une courbe inverse de celles des grands pays européens, beaucoup plus criminogènes aujourd’hui, contrairement à une idée reçue… A Garden City, quelques gangs et deux homicides par an gardent toutefois la police concentrée. (…)
« D’abord, les jeunes les plus problématiques ont grandi. Certains ont déménagé, d’autres ont fini en taule. Et puis, entre nos interventions et la politique de zéro-tolérance des juges locaux, qui n’hésitent pas à les incarcérer, ils se sont calmés… Bon, c’est vrai que c’est plus facile de faire passer le message dans une petite ville comme la nôtre. »
Dans les quartiers les plus chauds de Garden City sévissent quelques gangs, hispaniques pour la plupart (Master criminal boys, Young crowds, Aztecas, Latin Kings). Mais peu de rapports avec leurs grands frères des mégapoles américaines. « Leurs membres sont 300 tout au plus. Plutôt jeunes, ils se battent par pure rivalité, explique le Sergent Dave Wheet. Ici, pas de querelles de territoires, comme à New York ou à Los Angeles. »
Climat tellement angélique que le chef de la police James Hawkins a créé une Unité Gang, après un meurtre particulièrement choquant : « La victime avait été battue à mort et son corps tracté dans les rues par une voiture raconte le Sergent Courtney Prewitt. Mais les homicides restent rares, heureusement. Deux par an maximum. Le dernier en date, c’était il y a deux mois. Une histoire de famille. »
Jusqu’à maintenant, la criminalité avait surtout pourri le quotidien des quartiers latinos les plus pauvres de Garden City. Mais elle s’est récemment créée un nouveau profil. Omar Mora se souvient que « ça date d’il y a 5 ou 6 ans. Des Noirs sont arrivés en masse, notamment de Chicago, pour travailler aux abattoirs de la ville. Et on a eu pas mal de problèmes avec les Somaliens. Ils ont mis du temps à comprendre qu’ici, ça ne marche pas comme chez eux : on n’entre pas chez les gens sans y être invité, on ne prend pas ce qu’on ne possède pas, on ne frappe pas sa compagne quand on en a envie ou parce qu’on a trop bu… Alors on a sévi. » (…)
Le nouvel Observateur

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