La distinction suivant le principe ethnique, l’assimilation ou la politique du multiculturalisme ? Quelle voie choisira la société multiethnique russe vis-à-vis des travailleurs immigrés des pays de l’espace postsoviétique ? Ces questions sont aujourd’hui toujours plus actuelles sur fond de croissance du nombre des travailleurs immigrés, surtout en provenance d’Asie Centrale.
Les experts ne sont pas unanimes quant au positionnement social et culturel des ressortissants d’Asie Centrale. Les avis sont partagés : les uns disent qu’il faut intégrer les travailleurs immigrés en les initiant aux valeurs culturelles russes, les autres prônent leur isolement artificiel par rapport aux Russes. Par exemple, Veniamin Rodnianski, membre de la commission de la Chambre Publique pour les relations interethniques, propose d’agir à l’instar des Emirats Arabes Unis:
« La société russe moderne n’est pas prête à cotoyer dans la vie quatidienne les travailleurs immigrés. Notamment à cause du grand nombre de délits de droit commun commis par leurs représentants, à cause de leur comportement.
Il y a le magnifique exemple des Emirats Arabes Unis, où l’on observe aussi une activité intense dans le bâtiment : les immeubles poussent comme des champignons après la pluie, et la maind’oeuvre immigrée est présente en abondance. Mais les habitants locaux ne communiquent pas avec ces travailleurs. Ils vivent dans des camps spécialement aménagés sous la responsabilité de leurs employeurs ».
Par ailleurs, le premier adjoint du directeur d’ITAR-TASS Mikhail Gousman est convaincu que la politique de l’isolement n’est pas productive dans ce cas. (…)
Dans les régions centrales de Russie, le taux de chômage est élevé. Mais, malheureusement, au lieu de combattre le chômage parmi les Russes, les autorités font venir des immigrés d’Asie Centrale. C’est que leurs salaires sont plus bas. L’employeur est satisfait, mais je ne pense pas que cela soit efficace… (…)