[extraits] Éric Mauriès, prof de sports, vit depuis sept ans en Guyane. Il aime le département mais la spirale de la violence l’inquiète. Il est en train de monter un collectif contre l’insécurité.
« J’entends des gens dire qu’il faut monter des milices. (…) Tous les jours, il se passe un truc ici et je ne vois rien bouger. Et ce n’est sûrement pas en montant des milices qu’on va régler le problème. »
« J’entends des gens dire qu’il faut monter des milices. On sent que les gens sont à bout »
[journaliste] Qui parle de milices ?
« Ce sont des choses qu’on entend ici. On sent que les gens sont à bout. Pratiquement tous les gens que je connais ont été victimes de cambriolage. J’ai l’impression qu’il y a une volonté d’étouffer ce qu’il se passe pour ne pas affoler les gens et puis aussi parce qu’il n’y a pas de moyens. (…) »
« Il y a une volonté d’étouffer ce qu’il se passe pour ne pas affoler les gens »
« Ici c’est la guerre civile. Ce sont les mots que j’entends. Si on ne fait rien, ça va finir par des homicides. Ça ne peut plus continuer comme ça. (…) On a l’impression en tout cas qu’il y a une volonté que les faits de délinquance ne se sachent pas, la volonté de ne pas faire de vague parce que c’est mauvais pour la fusée. Mais les personnes qui travaillent dans le spatial sont elles aussi victimes de la délinquance. (…) Ce que me disent les gens, c’est qu’on est abandonné, même par les gendarmes, même par la justice.
« On est abandonné, même par les gendarmes, même par la justice. »
(…) En fait, il n’y a pas beaucoup de choses qui sont faites pour occuper les jeunes. On ne va pas que punir non plus.
Source – merci wersus