Le chef de l’État fera étape au Liban, dimanche, avant d’aller à Djedda où il sera reçu par le roi Abdallah.
Visite éclair mais grandes ambitions: au Moyen-Orient pour la première fois depuis son élection, François Hollande entend mettre à profit une courte étape en Arabie saoudite, dimanche, pour remettre ce pays au centre de son échiquier diplomatique. Quelques heures plus tôt, à Beyrouth, il s’est déjà entretenu de la Syrie, un fil rouge de son périple, avec le président libanais Michel Sleimane. Il s’agit, précise-t-on à Paris, de donner «un geste politique fort, de soutien et d’appui à la souveraineté du Liban, à la préservation de son intégrité et de son unité face aux risques de déstabilisation».
Pas question, affirmait-t-on à l’Élysée avant l’échéance saoudienne, de léser la relation avec le Qatar, dont Nicolas Sarkozy avait fait un pilier de sa politique arabe.
La lune de miel semble d’ailleurs se poursuivre entre Paris et le micro-rival du royaume wahhabite. L’idée est plutôt «de faire autant avec le Qatar et davantage avec l’Arabie saoudite», indique-t-on.
Mais à l’heure où le fonds d’investissements promis par Doha aux banlieues françaises suscite, à droite et à gauche, de plus en plus de réserves, le choix du chef de l’État pour sa première visite prêtera à commentaires. (…)
Pour repartir du bon pied avec ce partenaire stratégique, le nucléaire iranien, qui préoccupe Ryad au plus haut point, et la crise syrienne, sur laquelle les deux pays sont en pointe, seront matière à convergences.
Les Saoudiens soutiennent militairement les franges les plus radicales de la rébellion syrienne, ce qui ne manquera pas toutefois de soulever des questions côté français.
Autre volet de coopération, les échanges universitaires (1 200 Saoudiens étudient en France) et culturels seront également mis en avant, malgré des «différences de civilisation», invoque-t-on, qui touchent notamment aux droits de l’homme (et particulièrement des femmes). (…)
Le Figaro