En Virginie, où le souvenir de la lutte pour les droits civiques reste vivace, les quatre dernières années n’ont rien changé à la ségrégation de fait entre les communautés.
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Résultat, comme tant d’autres villes américaines, Richmond reste profondément ségréguée racialement et socialement. À l’ouest, les quartiers riches et blancs, avec d’excellentes écoles publiques. À l’est et au centre-ville, les quartiers noirs, véritable concentré de pauvreté visible à l’œil nu, avec leurs clochards aux yeux injectés et aux pantalons ballants qui errent dans les rues à la recherche de drogue, souvent armés.
Depuis peu, certains quartiers, comme le nord-est, se mélangent, grâce à l’arrivée de la bourgeoisie noire ou latino et de jeunes professionnels blancs type «bobos». Mais cela reste rare, regrette Moeser. Une raison vient de la persistance d’une ségrégation rampante, bien qu’illégale, du marché de l’immobilier, note Gary Orfield, professeur à l’université Ucla et spécialiste réputé de la question raciale. Il raconte que les agents immobiliers ne proposent pas de maisons aux Noirs aisés chez les Blancs et vice versa.
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Le Figaro