Depuis l’agression d’une factrice en août dans l’un des immeubles, le courrier n’est plus distribué cité Schweitzer-Laennec. Les habitants dénoncent une stigmatisation.
Schweitzer-Laennec, à Chelles, est le seul quartier de Seine-et-Marne où le facteur ne passe plus, depuis l’agression en août dernier d’une factrice dans un hall d’immeuble. Par mesure de sécurité, la Poste a décidé d’y interrompre la distribution du courrier dans les boîtes aux lettres. Depuis deux mois, quelque 300 locataires devaient donc se déplacer jusqu’au centre de tri situé à plus de vingt minutes à pied pour récupérer leurs lettres.
Pour sortir de l’impasse, la Poste a recours à un dispositif exceptionnel : des boîtes aux lettres groupées ont été installées à l’extérieur des immeubles. Des cidex existent ailleurs pour faciliter la tournée des facteurs, notamment à l’entrée de lotissements, de cours communes — fréquentes en Brie — ou de résidences fermées. Mais de l’aveu de la Poste, la cité Schweitzer-Laennec est le seul cas dans le département où cette mesure a été prise pour « mieux assurer la sécurité des agents ».
Cette mesure est loin de faire l’unanimité parmi les habitants. « Après nous avoir coupé le courrier pendant deux mois, c’est une nouvelle façon de faire de nous un cas d’exclusion », tempête Nadia, une locataire, en découvrant les nouvelles boîtes aux lettres installées la semaine dernière sur la pelouse, à quelques mètres des entrées d’immeubles. « Ça nous stigmatise un peu plus » lâche un autre locataire. Comme d’autres, il s’alarme : « Regardez, ces boîtes sont exposées à la vue de tous, n’importe qui peut y passer la main et récupérer notre courrier, ce n’est pas du tout rassurant pour nous. »
La semaine dernière déjà, plusieurs locataires s’inquiétaient des risques de dégradations. « Ça n’a pas loupé, ce week-end plusieurs de ces boîtes aux lettres ont déjà été cassées, vandalisées. » Tant et si bien que la Poste a dû différer la remise des clés et le retour de la distribution du courrier, prévu à l’origine ce mardi.
(…) Le Parisien