« Si je les avais agressés, ils seraient déjà tous sous terre. Ils ont de la chance que je n’avais pas d’arme ! » Badre El Khaoua est à cran. Cet homme de 33 ans qui porte une barbe à la manière de certains imams ne cesse de s’énerver face aux questions du président du tribunal et fait souvent référence à Dieu. Ce qui pousse le président à lui dire « Je ne sais pas si Dieu cautionne tous ces faits. »
Il est 15 h 30 ce 16 mars 2009, lorsque BadreEl Khaoua muni de deux couteaux pénètre brutalement dans les locaux de l’hôpital psychiatrique. Il a bu du whisky en grande quantité. Il menace de se couper la gorge et se dirige vers le service où son frère est hospitalisé. En entrant dans le service, il détruit une porte coupe-feu et profère des menaces au personnel infirmier. « Ouvre-moi, salope ! » dit-il à l’une des infirmières. Ces professionnels qui ont pourtant l’habitude de malades difficiles sont apeurés, se réfugient derrière un bureau métallique tandis qu’une autre infirmière s’enferme dans le local de la caisse d’allocations familiales. Le personnel soignant veille aussi à protéger les malades qui malheureusement ont été choqués par l’attitude violente de cet homme.
Une des infirmières est là pour témoigner à la barre : « Je suis venu ici pour mes collègues. Vous m’avez détruite pendant trois ans. » dit-elle au prévenu, actuellement incarcéré à la prison de Nancy pour une autre affaire et qui subitement devient silencieux. « Je ne dors plus. Vous avez été violent, vous m’avez menacée, vous m’avez dit que vous alliez m’égorger. » Le silence se poursuit dans le box. La dame quitte alors la barre pendant que l’homme marmonne au président « C’est du théâtre ! »
L’atmosphère est lourde dans la salle et le président rappelle les antécédents du prévenu. (…) Finalement, Badre El Khaoua a été condamné à trois ans de prison ferme.
Est Républicain