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Azouz Begag, d’origine algérienne,est l’ancien ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances du gouvernement De Villepin, entre 2005 et 2007. Dans cet entretien, il livre au quotidien El Watan sa vision d’homme politique, d’universitaire et de fils d’immigré sur les faits qui marquent le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie en Hexagone.

Après moi, je savais que dans tous les gouvernements français il y aurait des français issus de l’immigration. […] Toutes ces évolutions sont en marche. Mais elles sont trop lentes. A l’Assemblée nationale, il y a seulement 2 députés issus de l’immigration maghrébine, sur 577, alors que nous sommes autour de dix millions en France.
Quelle est votre réaction par rapport au bras d’honneur de Gérard Longuet lancé à l’encontre de l’Algérie ?
Longuet est à la politique française ce que Materazzi était à l’équipe d’Italie lors de la finale de la Coupe du monde France-Italie, en 2006. Le provocateur, beauf de la politique, a été intronisé par Sarkozy à la «Défense» de la France. […] Marine Le Pen a soutenu ce geste et déclaré qu’il n’y aura pas de réconciliation entre la France et l’Algérie. Que veut-elle au juste ?
Elle veut signifier à la droite populaire, décomplexée, celle de Copé, Luca, Mariani, que le pont est jeté entre l’UMP ultra et le FN. Elle surfe sur la vague de la «fierté», du «bras d’honneur», de la France «qui ne s’excuse pas», pour reprendre les mots de Nicolas Sarkozy. Elle fait de la politique. Si tous les français d’origine maghrébine et/ou algérienne avaient compris cette clé de fonctionnement de la démocratie en Europe, nous n’en serions pas là actuellement. Je veux pointer ici l’abstentionnisme qui règne dans cette communauté. […] Avec les drapeaux algériens qui sont hissés partout en France, on voit à l’œuvre une affirmation identitaire qui manifeste à la fois l’échec de l’intégration républicaine française et un inquiétant repli communautaire. En face, on voit des «Français de souche» brandir des têtes de cochon, des pieds de porc, occuper des mosquées, les souiller, etc. C’est dans cette fracture identitaire que Jean-François Copé, comme le FN, se glisse en l’alimentant. Les peurs exacerbent les replis. C’est très inquiétant. […] El Watan

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