(…) Où sont les “néoracistes” ? Si l’on en juge par les réactions qu’a provoquées notre une de la semaine dernière, consacrée à “Cet islam sans gêne”, il n’y a plus de doute : notre pays est affligé d’une nouvelle engeance aveugle et sourde mais, hélas, pas muette.
Elle prolifère sur la Toile, dans les médias et l’intelligentsia, du moins dans celle qui a cessé de penser depuis la chute du mur de Berlin.
Elle fonctionne au réflexe conditionné et ne sort de sa naphtaline que pour des indignations sélectives qui nous ramènent au temps de Panurge, son idéologue officiel. Elle n’avance qu’en meute et ne s’exprime qu’en choeur.
Son cogito : “Je m’insurge, donc je suis. ” Ou bien, plus consternant encore : “Je twitte, donc je suis.”
Il a suffi que nous mettions le focus sur une fraction de l’islam, comme l’indique sans ambiguïté, sur notre couverture, l’adjectif démonstratif “cet”, pour que nous fussions aussitôt accusés de racisme anti-arabe ou anti-noir. Les bouffons ! Ils font preuve d’un insondable mépris envers ces collectivités humaines pour les réduire aux dérives marginales d’une religion dont on n’a pas omis de dire, dans ce journal, le respect qu’on lui devait.
Il est permis de secouer comme un cocotier le haut clergé catholique, pape compris, de fouiller dans ses poubelles pédophiles ou de se gausser, non sans raison, des excès des born again américains, mais, devant cet islam sans gêne qui nous occupe, il faut rester le doigt sur la couture du pantalon.
Passez votre chemin, de préférence en fermant les yeux ; sinon, vous stigmatisez, et c’est interdit. (…)
Le Point