Portrait de Charles-Maurice de Talleyrand Périgord prince de Bénévent, 1808, par François Gérard.
La France vient de laisser partir le portrait de Talleyrand par François Gérard au profit du Met de New York.
Pire qu’un crime, une faute. La France vient de laisser partir le portrait de Talleyrand par François Gérard. L’œuvre sera désormais une gloire du Metropolitan Museum de New York. Vendu par l’intermédiaire du marchand Wildenstein, qui venait de l’acquérir directement auprès des héritiers de la famille de l’illustre modèle, c’est un chapitre de notre histoire et un chef-d’œuvre de l’art du portrait du XIXe siècle qui échappe aux musées nationaux. Tout contribue à l’éclat de cette toile célèbre : l’expression du visage, l’attention portée aux détails, un encrier, une plume, un chapeau sur un canapé, le moelleux du costume bleu, le ton de ces bas de soie dont Napoléon, en une formule fameuse et ordurière, avait précisé le contenu… N’y avait-il vraiment aucun moyen que ce tableau de manuel d’histoire aille à Versailles, enrichir les collections de portraits des grands hommes qui s’y trouvent rassemblés depuis Louis-Philippe ? […]
Pourquoi les Musées de France n’ont-ils pas réagi ? Les caisses sont vides ? Et alors ? Quand on achète un chef-d’œuvre, on ne perd jamais d’argent. […]