Las Vegas, dans l’État du Nevada, est la capitale mondiale du jeu, une destination qui accueille chaque année plus de trente millions de touristes. Pendant les décennies du boom immobilier, Las Vegas a été la ville de tous les records. Ainsi, sa population a triplé en vingt ans. Mais désormais, tout vacille et les records s’inversent : Las Vegas est devenue la capitale américaine des saisies immobilières, du surendettement et du chômage.
Malgré le flot ininterrompu des visiteurs, la cité est en crise, obsédée par la marée montante du chômage et de la misère, menacée à court terme par la pénurie d’eau. Des habitants témoignent : ils ont été piégés par les promesses d’une ville dont il ne reste plus qu’un décor de fin de fête, avec des lotissements déserts, des centres commerciaux abandonnés, des programmes immobiliers inachevés, des terrains de golf cernés par le sable.
Certains des habitants qui vivent là depuis longtemps regrettent : « Les gars de la mafia, au moins ils savaient ce qu’ils faisaient, et je serais bien content qu’ils reviennent… Ils avaient aussi davantage de respect pour les gens. Les multinationales n’ont aucun respect pour personne, elles ne se respectent pas elles-mêmes ! »
Un tiers des commerces et des habitations sont désormais inoccupés et, sur les terrains désaffectés, des tentes de fortune abritent d’anciens ouvriers de la construction laissés pour compte. « La ville a grandi beaucoup trop vite : il y avait 7 000 habitants de plus par mois, se lamente un chef de chantier. La construction ne pouvait pas suivre ! Les prix ont complètement dérapé : une maison construite pour 75 000 dollars se vendait 400 000 quelque temps plus tard, c’était délirant ! »
(Merci à alex1737, Bas rouge, JB & Romégas)