Siphonnage de réservoirs, vols de câbles, voitures brûlées abandonnées dans les champs… Entre Riom, Ennezat et Maringues, plusieurs agriculteurs, mais aussi des commerçants, ne cachent pas leur ras-le-bol. « On en a ras la casquette. Le sentiment d’exaspération gagne du terrain. Certains ont peur. Si rien ne bouge, ça risque de dégénérer. On ne veut pas en arriver là ».
L’exaspération semble fondée. Depuis deux ans, ils se disent très régulièrement victimes de vols et de dégradations en tout genre : siphonnage de réservoirs sur les tracteurs en plein milieu des champs ou directement des cuves ; vols de câbles destinés à l’irrigation, de panneaux photovoltaïques ou de batteries ; dégradation des champs de maïs qui servent tour à tour de toilettes, de terrain de quad, d’atelier de mécanique et de dépotoir pour voitures brûlées ; etc.
« La liste est longue, soulignent à l’unisson les membres de la délégation. Ça suffit ! Dernièrement, un ouvrier agricole s’est fait voler son pick-up pendant qu’il travaillait. On l’a retrouvé carbonisé un peu plus loin. Le chien d’une ferme a même eu l’oreille brûlée pour effacer son tatouage. Sans parler du braconnage et même des agressions physiques. Les règles ne semblent pas être les mêmes pour tout le monde. »
S’ils ne pointent personne clairement du doigt, ils ont de forts soupçons. Généralement, les vols sont ciblés, ramassés dans le temps, et poussent à envisager une filière organisée. « Ce qui n’empêche pas les dégradations gratuites, ajoutent les agriculteurs. Parmi les gens du voyage, ce n’est sûrement qu’une minorité qui sème la pagaille. Les autres, dont certains bossent avec nous ponctuellement, en souffrent. On aimerait juste pouvoir travailler tranquillement. On en est loin : ça tourne même à l’acharnement. Ça ne peut pas durer une année de plus. »
(…) La montagne