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Que fait le jeune Siné dans les années 60 ? Il dessine, il manifeste contre le colonialisme et il publie un peu dans la presse. Ça, on savait. Ce qu’on ne savait pas, ou peu, c’est que Siné (oui, l’ex de Charlie Hebdo) travaillait pour la Sonatrach, la compagnie algérienne de pétrole.
Et pas qu’un peu : pendant treize ans, il imagine « son logo, sa couleur, le design des stations-service et de ses volucompteurs, jusqu’à celui des raffineries en passant par tous les conditionnements, la flotte et même les costumes des pompistes ». Treize ans !
Dans un texte plutôt enlevé, il revient sur ses années algériennes, quand il faisait « entrer clandestinement [son] copain Abdelaziz Bouteflika », actuel président mais seulement ministre à l’époque, au Club Med, alors interdit aux Arabes. Il décrit l’actuel Président « torse nu et le collier de boules multicolores au cou » en énorme dragueur :

« Il emballait sec, ce qui explique qu’il continue, malgré tout le mal que je dis de lui, à m’envoyer du pinard et des dattes à chaque nouvelle année. »

Pourquoi ces confidences cinquante ans après ? Parce que récemment, son ami Sid Ahmed Ghozali, ancien premier ministre algérien, lui a rendu visite à l’hôpital. C’est lui qui l’avait engagé à la Sonatrach. Parmi ses souvenirs (nostalgiques mais pas tristes) de cette grande époque :

« En 1962, on fêtait l’Indépendance dans ma résidence secondaire de Normandie, en buvant comme des trous et en bouffant du cochon ! La belle époque ! (…)

Rue 89

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