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La France : terre d’accueil. Le débat sur l’intégration culturelle, à son paroxysme, ne se concentre que sur les communautés africaines, maghrébines ou venant d’Europe de l’Est. Alors que l’islam est omniprésent dans les médias, en parallèle, les communautés asiatiques s’implantent silencieusement et efficacement.
Atlantico : Les populations asiatiques, surtout chinoises, semblent se fondre dans la société et l’économie française en toute discrétion. Comment expliquer ce phénomène et quelle forme prend-il, alors même que le débat sur l’immigration et l’intégration culturelle est en France un sujet récurrent ?
Pierre Picquart : Le principal élément à prendre en compte est la forte influence des courants de pensée asiatiques que sont le taoïsme, le bouddhisme ou encore le confucianisme qui sont des philosophies peu revendicatrices. Les Chinois par exemple, puisqu’il s’agit de la principale communauté asiatique implantée en France, ont une façon de gérer leurs rapports humains, personnels et collectifs, très différente de la notre. De ce fait, leurs caractéristiques d’intégration ne sont pas les mêmes que celles des autres vagues d’immigration. Ce sont des gens qui recherchent culturellement une forme de consensus social et qui ont eu un parcours migratoire long de 20 siècles, au cours duquel ils se sont adaptés à toutes les cultures. Il est donc logique que leur immigration provoque moins de phénomènes de violence, de cris et d’agitation sociale.
L’immigration asiatique dans son ensemble représente aujourd’hui une communauté variée et disparate d’un million de personnes sur le territoire français parmi lesquelles sont présents des Japonais, des Chinois évidemment, mais aussi des Vietnamiens ou des Pakistanais et des Indiens. Ces communautés, dont la plus importante est celle venant de Chine, sont réparties à travers tout le pays mais se sont développées autour de certains foyers communautaires historiques (ndlr : D’après l’Insee, l’arrivée de nouveaux natifs de Chine chaque année a doublé depuis 1998 et a atteint 80 000 personnes en 2008). On peut citer parmi eux le 13ème arrondissement de Paris et Belleville qui sont les berceaux historiques de cette immigration. Les populations sont également très présentes dans les Hauts-de-Sein et la Seine-Saint-Denis, et plus généralement dans toutes les grandes villes de France : Bordeaux, Lille, La Rochelle ou encore Marseille. Il n’y a presque plus aujourd’hui la moindre ville importante dans l’hexagone qui ne compte un commerce ou une entreprise dirigé par un un français issu de cette immigration. Il est important de préciser qu’au delà des communautés “traditionnellement” perçues comme asiatiques (chinoise, japonaise, vietnamienne, laotienne), la seconde immigration asiatique est celle en provenance de Turquie. (…)
Atlantico

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