Heures sup’ non payées, accidents : Léa adore son boulot en réanimation, mais regrette ses conditions de travail. Elle dévoile ses comptes à Rue89.
Léa – c’est un pseudo – travaille dans un hôpital endetté :
« C’est un courrier interne qui nous a appris la situation il y a quelques mois. Il accompagnait notre bulletin de paie et nous demandait de faire des efforts parce que la santé allait mal en France. Ça fout les boules. »
En lisant la presse régionale, Léa a compris que l’hôpital, tout neuf, devait être financé par la vente de l’ancien bâtiment mais que celui-ci n’avait pas trouvé preneur :
« D’accord, c’est bien que les malades aient des chambres individuelles et des locaux propres, mais on ne peut pas nous demander, à nous, de payer pour ça. » (…)
Des fonctionnaires bientôt remerciés ?
L’endettement de l’hôpital pourrait avoir une autre conséquence, craint la jeune femme :
« L’établissement a été mis sous tutelle et les syndicats nous ont dit que la direction pouvait, dans ce cas, remercier même des fonctionnaires ! »
Cela n’est pas arrivé pour l’instant, mais Léa n’est pas tranquille :
« Des infirmières contractuelles n’ont pas été remplacées. »
Ce que redoute la jeune femme, c’est d’être « mise au placard », dans un autre service. Et, si son salaire reste aussi maigre, de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins :
« Avec mon ami, nous vivons vraiment à la limite, nous devons faire très attention. Et nous ne pouvons pas nous offrir la joie d’avoir un bébé. » (…)