La communauté musulmane se déchire autour de l’Association culturelle de la mosquée, qui compte désormais deux bureaux et deux présidents !
Ce samedi, en début d’après-midi, à la mosquée de la rue Painlevé, s’ouvre l’assemblée générale de l’Association culturelle de la mosquée de Châtellerault sous la présidence de Mohammed Henni-Chebra, à ce poste depuis quatre mois après la démission d’Abdelkader Henni, qui a occupé la fonction durant huit ans. Dans la salle, autour de 80 personnes. « On a renouvelé le bureau et voté des modifications de statuts », nous indiquera le président, contacté à l’issue de la réunion.
A la même heure, au Chillou, une autre réunion s’ouvre à l’appel de quatre membres de l’ancien bureau de l’association de la mosquée, qui assurent qu’ils n’ont jamais démissionné de leurs fonctions et qu’ils sont donc légitimes pour convoquer cette assemblée générale extraordinaire.
Une assemblée qui va élire un nouveau président, Tayeb Taïbi, et un nouveau bureau, notamment constitué d’un représentant des Turcs musulmans, d’un autre des Africains et d’une représentante des femmes musulmanes.
Interrogé un peu plus tard sur cette division de la communauté, Mohammed Henni-Chebra récuse totalement le terme de division. « J’ai tous les documents qui montrent la démission de l’ancien président et mon élection de façon légale. Il n’y a pas de division.Notre assemblée a montré que nous étions unis, au contraire. Les anciens, les fondateurs de la mosquée étaient là, et nous avons pu faire le constat d’une amélioration de la situation, y compris financière. Pour moi, il n’y a aucune division. Il y a l’Association culturelle de la mosquée, que je préside, et une autre association dont je ne sais pas bien au juste ce qu’elle représente, c’est tout. Je suis d’ailleurs allé vendredi à la sous-préfecture pour faire valider notre légitimité et je n’ai aucun doute là dessus. »
Au Chillou, la tonalité est pourtant très différente autour de l’ancien président, qui assure : « Je reconnais que ce qui se passe est de ma faute. J’ai été trop naïf. Mais les choses ont été faites de façon expéditive. Et les autres membres du bureau n’ont jamais démissionné. Cette assemblée qu’ils ont initiée est donc légitime ». (…)
La nouvelle République
