Un témoin-clé dans l’affaire de Villiers-le-Bel, qui avait accusé plusieurs émeutiers présumés d’avoir tiré sur des policiers en 2007, a assuré mardi avoir été victime d’une violente agression, en représailles selon lui à ses dépositions. Christopher Bénard, qui avait accepté de témoigner à visage a assuré à l’AFP avoir été agressé lundi vers 13H00 à Montesson (Yvelines) par deux personnes armées d’un marteau et d’une serpette, qui lui ont reproché d’être une « sale balance ».
« J’étais en scooter, en pleine campagne. Une grosse cylindrée s’est mise à me suivre, puis m’a barré la route », a raconté le jeune homme de 24 ans, qui a déposé plainte, en produisant un certificat médical. « J’ai enlevé mon casque. Deux hommes casqués sont alors descendus de la moto. L’un m’a mis un coup de marteau à l’omoplate, et l’autre un coup de serpette à l’arcade sourcilière. Ils m’ont traité de “sale balance! “. Christopher Bénard indique aussi avoir « failli perdre un oeil».
Dans sa plainte, M. Bénard, qui a bénéficié d’une incapacité totale de travail (ITT) de deux jours, dit n’avoir aucune idée sur l’identité de ses agresseurs mais pense « que ça a un lien avec l’affaire de Villiers-le-Bel ».
Pendant l’enquête, Christopher Bénard avait affirmé avoir entendu les aveux de deux des accusés, alors qu’il se trouvait au dépôt de la Cour d’appel de Versailles en mars 2008. L’un d’eux aurait ainsi affirmé: « J’ai tiré mais ils ont pas de preuves et je vais bientôt sortir ». Lors du procès en appel, en octobre 2011, M. Bénard était toutefois revenu sur ses déclarations, assurant avoir été « manipulé » par les policiers.
Le jeune homme a publié en juin un livre intitulé «Révélations sur les émeutes de Villiers-le-Bel». « Depuis cette date, j’ai reçu des menaces par téléphone», assure M. Bénard, qui avait déjà reçu des menaces de mort suite à ses déclarations de 2008. Selon son avocate, ces différentes plaintes ont toutefois été classées sans suite.
Le Parisien