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Gerard Noiriel et Stephane Beaud affirment, dans une tribune du Monde du 15 novembre, que le racisme anti-blanc est une imposture. Il n’y a rien d’ahurissant à ce que la Licra se soit constituée partie civile le 26 octobre contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de “racisme”, puisqu’il aurait insulté sa victime en criant “sale Blanc, sale Français”. Ce n’est ni par souci médiatique ni par l’effet d’une racialisation de notre discours que nous sommes partie prenante à ce procès initié par la Parquet. (…)

L’enjeu sociologique, que nous partageons avec Gérard Noiriel et Stéphane Beaud, est bien celui de la description et de l’analyse d’une réalité.
Il existe, dans notre pays, des quartiers, des zones parfois enclavées, des banlieues déshéritées où s’entassent des familles que l’on désigne faussement comme issues de la diversité… Pour qu’il y ait diversité, encore faut-il qu’il y ait pluralité, mixité sociale réelle : il y a des endroits, du fait de politiques de la ville indigentes ou indignes, où ce n’est pas ou plus le cas.

Ce sont parfois de véritables ghettos où les quelques familles d’origine européenne sont minoritaires et se vivent, à tort ou à raison, comme assiégées. Loin de nous l’idée qu’il suffirait d’exfiltrer et de reloger ailleurs ces quelques familles et laisser ces ghettos dans leur entre-soi identitaire.

Ce n’est évidemment pas ce que nous avons en tête: mais il est intolérable et pousse-au-crime de laisser s’installer de telles situations qui sont une négation pure et simple de la diversité qui fonde notre société. Ce sont de véritables creusets de racisme où la notion politique de classes s’efface devant une appréhension racialiste de la réalité sociale sans possibilité d’enracinement républicain. Il y a dans ces zones urbaines ou péri-urbaines déshéritées, un racisme insidieux et symétrique dans son expression mais pas dans ses effets des “Blancs” contre les “Noirs” ou des “Musulmans” contre les autres, les “Céfrans”.
On retrouve ce que Lévi-Strauss dénonçait déjà dans “Race et Histoire” : cette tendance primitive de l’humanité à se comprendre et à se représenter dans une opposition entre nous et les autres, ceux qui sont différents de nous…

Mais il y a aussi dans ces quartiers de “pauvres blancs”, qui, outre le fait qu’ils se sentent souvent déclassés socialement, vivent une stigmatisation de fait qui va de l’injure raciale aux actes de violence.

Il ne nous paraît ni juste ni sage de les ignorer: car si les organisations anti-racistes méprisaient cette violence quotidienne qu’ils subissent, cela reviendrait à les abandonner aux mains du Front national qui sait faire d’eux de bons petits soldats ou de futurs électeurs… (…)
Le Monde

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