La Fondation Scelles a présenté son rapport baptisé « Exploitation sexuelle : prostitution et crime organisé », qui fait le point sur ce sujet dans 54 pays à travers le monde. Premier constat : la situation se serait « aggravée », avec « une mainmise du crime organisé particulièrement frappante », note Yves Charpenel, président de la fondation. D’après le rapport, les prostituées « achetées parfois seulement quelques euros » sont recrutées « dans des pays pauvres et/ou en proie à des conflits armés et importées sur les marchés les plus porteurs en termes de marges réalisées ».
La France fait évidemment partie de ces « marchés ». En 2011, une quarantaine de réseaux structurés ont ainsi été démantelés, dont une dizaine issus du proxénétisme nigérian. Les prostituées en provenance du Nigeria représentant la deuxième nationalité mise en cause après la Roumanie.
La Fondation Scelles donne aussi des chiffres ahurissants sur le chiffre d’affaires de « l’industrie du sexe », qui générerait 1,5 Md€ en Grèce et jusqu’à 18 Md€ en Espagne. (…) Yves Charpenel estime que « l’immense majorité reste l’exploitation des femmes par des réseaux », que « le renforcement des criminalités et les effets de la crise économique » font craindre une « aggravation de la situation » et que de plus en plus de femmes sont « traitées comme des marchandises », à l’image de ces prostituées d’un autre réseau espagnol que leurs souteneurs avaient tatouées d’un code-barres sur le poignet.
Le >Parisien