Dans le Wyoming, plus encore que dans les autres Etats des grandes plaines, les républicains se sentent déconnectés du reste du pays et inquiets face à la diversité croissante de l’électorat américain.
Dans le Wyoming, les électeurs se sont remis du choc initial qu’ils ont ressenti après les résultats de l’élection du 6 novembre. Les propriétaires de ranchs, les chefs d’entreprise et les agriculteurs de cet Etat extrêmement républicain étaient sûrs que les Américains ne rééliraient pas un président démocrate, favorable aux augmentations des impôts et des dépenses.
Et pourtant, ils ont dû accepter à contrecœur la réalité, car c’est précisément ce qu’ont fait les électeurs.
Depuis l’élection, toutefois, un voile d’inquiétude mêlé de perplexité a recouvert le Wyoming à mesure que les premières neiges ont commencé à recouvrir les plaines :
les conservateurs prennent peu à peu conscience que les Etats traditionnels, ruraux et majoritairement blancs du centre des Etats-Unis, sont déconnectés d’un électorat de plus en plus divers et urbain.
La part d’électeurs blancs – et d’hommes blancs, plus précisément – a rétréci cette année, alors que le taux de participation des Africains-Américains, des Latinos et des Asiatiques-Américains a augmenté. Ces différents groupes ont soutenu le président Obama, ce qui a largement compensé son manque à gagner au sein de la population blanche. Selon une analyse du Pew Research Center, les électeurs issus de minorités ont composé 28 % de l’électorat cette année, contre 26 % en 2008, un chiffre qui devrait continuer d’augmenter.
“Bienvenue dans la nouvelle Amérique, souligne Paul Taylor, vice-président du Pew Research Center. Les tendances qui ont caractérisé le scrutin 2012 seront consolidées dans quatre ans, et plus encore dans huit ans.” (…)
Courrier International