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Les acquittements successifs d’un général croate et d’un ex-Premier ministre kosovar, en l’espace de deux semaines, ont valu au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie une vague de critiques sans précédent, qui pourraient, selon certains analystes, ternir son héritage.
Si l’acquittement de M. Haradinaj était largement attendu, celui de M. Gotovina l’était beaucoup moins : la combinaison des deux a eu l’effet d’une bombe, et pas seulement à Belgrade, qui a à nouveau accusé le tribunal d’être politisé.
La chambre d’appel ayant jugé M. Gotovina est d’ailleurs au centre d’une polémique, seuls trois des cinq juges, la majorité l’emportant, ayant approuvé l’acquittement. Les deux autres juges se sont exprimés en des mots très durs.
Qualifiant certains arguments de la majorité de “simplement grotesques”, le juge Fausto Pocar a par exemple assuré, dans une opinion dissidente, avoir noté “d’énormes erreurs et de mauvaises constructions de raisonnement”. La condamnation initiale de M. Gotovina était basée sur le raisonnement selon lequel tout tir d’artillerie tombant à plus de 200 mètres d’une cible militaire légitime visait en fait des civils. La chambre d’appel a infirmé ce raisonnement. “Mille trois cent pages d’analyse ont été balayées d’un revers de main en à peine quelques paragraphes”, s’est indigné M. Pocar, selon lequel le jugement “contredit le sens même de la justice”.
Conseiller spécial du procureur Serge Brammertz, Frederick Swinnen a d’ailleurs décrit les critiques du juge Pocar d'”inhabituelles”. Il a en outre assuré à l’AFP avoir vu “plus de critiques que d’habitude” envers le tribunal après l’acquittement de M. Gotovina.
“On a l’impression que ce sont les soldes d’hiver du tribunal”, a déclaré à l’AFP un journaliste des Balkans spécialiste du TPIY, souhaitant garder l’anonymat.
Le procès en appel d’Ante Gotovina a en outre “été traité avec une rapidité incroyable”, a-t-il ajouté : “on dirait que quelqu’un voulait non seulement libérer les généraux mais les libérer très vite”.
D’autres suggèrent que la chambre d’appel a été influencée par des experts de l’armée américaine, qui craignaient que le jugement de première instance établissent un précédent légal en matière de tirs d’artillerie.Le procès de Ramush Haradinaj a quant a lui été marqué par des intimidations de témoins. Le tribunal a été vivement critiqué pour son incapacité présumée à les protéger.
De telles allégations “remettent en question toutes les bonnes choses réalisées lors des vingt dernières années par cette institution”, dont le fait qu’il a mis la main sur l’ensemble de ses 161 inculpés, selon le journaliste.

“C’est presque comme le suicide du tribunal”, créé en 1993 pour juger les atrocités commises dans les années 90 lors de l’éclatement de la Yougoslavie, assure-t-il.

Ces acquittements ont en outre une conséquence majeure : aucun haut responsable politique ou militaire kosovar albanais, croate ou bosnien n’a été condamné par le TPIY pour crimes contre des Serbes alors que nombre d’officiers serbes ont été condamnés. (…)
El Watan
Les sales dossiers de l’UCK. Par Michel Arnaud (2010)

Ils s’appellent Ramush Haradinaj, Fatmir Limaj, Fahredin Gashi ou Azem Syla. Ces anciens responsables de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) ont occupé ou occupent encore d’importantes fonctions politiques, héritées après la dissolution de la guérilla. Héros nationaux pour les Kosovars, criminels de guerre pour les Serbes, ils jouissaient jusqu’à présent d’une totale impunité. (…)
Novopress
C’est une décision qui pourrait compromettre la réconciliation entre la Serbie et le Kosovo. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a de nouveau acquitté l’ancien premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, estimant que les témoins de l’accusation n’étaient pas assez fiables. Un jugement inacceptable pour le philosophe Daniel Salvatore Schiffer.
Bis repetita ! Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) persiste et signe. Et là, c’est vraiment gros, gonflé au-delà de toute mesure !
Il vient, ce 29 novembre, de blanchir à nouveau, après les récents et scandaleux acquittements de deux généraux croates, Ante Gotovina et Mladen Markac, trois criminels de guerre, mais kosovars cette fois-ci : Ramush Haradinaj, qui fut aussi Premier ministre du Kosovo après sa guerre d’indépendance (1998-1999) à l’encontre de la Serbie, et deux de ses proches collaborateurs, anciens membres de l’UCK (Armée de libération du Kosovo), celle-là même que l’ex-procureure de ce même TPIY, Carla Del Ponte, accuse des pires exactions, dont un ignoble trafic d’organes humains sur leurs prisonniers serbes, lors de ce sanguinaire conflit.
Car la guérilla kosovare fut aussi financée, en grande partie, par le crime organisé et les réseaux mafieux albanais :

le trafic d’armes, la traite des êtres humains et la prostitution, dont bien des filles, alors réduites à l’état d’esclavage, arpentent aujourd’hui les trottoirs de Paris, de Marseille, de Milan et de Rome, ou peuplent les bordels de Bruxelles, d’Anvers, d’Hambourg et d’Amsterdam.

Mais il y a plus effarant encore, si cela est possible, en cette intolérable parodie de justice : c’est que Haradinaj et Cie ont été acquittés, non pas par ce qu’ils ont été reconnus innocents, mais faute, tout simplement, de possible jugement, en bonne et due forme : les témoins à charge, des civils serbes en majorité, ont dû se rétracter, en effet, tant ils craignaient, face aux menaces et intimidations en tous genres de la part des partisans de leurs anciens bourreaux, pour leur vie même ! (…)
Le nouvel Observateur

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