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En utilisant récemment l’expression « racisme anti-blanc », Jean-François Copé a suscité un grand nombre de commentaires. Pour les uns il dénonçait un phénomène impossible à nier. Pour les autres l’expression risquait de minimiser le « vrai racisme », celui dont les blancs sont les auteurs, voire de le justifier.
Un article du Monde, écrit par Élise Vincent (week-end du 27 octobre, supplément culture et idées) faisant le point sur cette question, le phénomène sera décrit en commentant cet article.
Pour cela, deux méthodes de mesure de l’importance du racisme anti-blanc seront utilisées :

  • à partir du ressenti des victimes supposées (le présent article),
  • en nous intéressant à la négation du racisme anti-blanc par l’université (trois articles à paraître),

Selon une étude non finalisée sur le racisme, conduite sous l’égide de l’Ined, à partir de l’enquête Teo (trajectoire et origine) datant de 2002 et au cours de laquelle 22000 personnes ont été interrogées, 16% des blancs se sont déclarées victimes au moins une fois dans leur vie de racisme (25% de ceux habitants les quartiers populaires, 14% de ceux qui sont extérieurs à ces quartiers).
Que vaut ce chiffre en comparaison des autres formes de racismes ? Est-il important dans l’absolu ? (…)

En conclusion les cas de racisme issus des minorités seraient près de deux fois plus importants que celui provenant de la population majoritaire. Individuellement, les membres des minorités seraient plus de trois fois plus souvent victimes de racisme mais en seraient plus de dix fois plus souvent les auteurs. (…)

Si le racisme anti-blanc est réellement plus fort en proportion parmi les personnes issues des minorités, mérite-t-il d’être dénoncé publiquement ?
Ceux qui s’y opposent répondront que s’intéresser à la proportion d’actes racistes au sein d’une communauté n’offre qu’un point de vue sur la réalité. Ils ajouteront que traiter le racisme à l’échelon de l’individu est seul pertinent alors qu’insister sur une proportion plus ou moins grande de personnes racistes au sein de telle ou telle communauté risquera de stigmatiser les personnes non racistes des communautés où le racisme est le plus fort. Cependant, si le racisme prospère au sein d’une communauté, en faire prendre conscience à tous ses membres, même ceux qui ne le sont pas, n’est-il pas le moyen de le faire cesser ?
C’est là avoir confiance dans la relation entre progrès et énonciation de la vérité. Pourtant, il s’agit d’un domaine où cette énonciation est particulièrement susceptible d’avoir des conséquences défavorables. Alors que la version optimiste verra les minorités prendre conscience des excès du racisme anti-blanc et les blancs mieux se défendre contre lui (en ne donnant pas de fausses excuses à ceux qui en sont les responsables directs), un pessimiste craindra de voir les blancs justifier leur racisme par cet argument et les minorités mises en cause réagir par davantage d’hostilité à l’encontre des blancs.
Pour ma part, si je crois que le thème doit être enserré dans d’étroites limites (relevant de la responsabilité de ceux qui le traitent), en revanche, je ne vois pas en quoi la négation pure et simple du racisme anti-blanc amènerait quelques conséquences positives que ce soit. C’est également le cas de la négation universitaire du phénomène.
Contrepoints

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