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LIMA, Pérou – Ils montent la garde en livrée devant les hôtels de luxe, portent les cercueils aux enterrements huppés, des emplois subalternes qui leur sont presque exclusivement réservés: les Péruviens d’ascendance africaine stagnent au plus bas de l’échelle sociale.

Le Pérou est devenue la première nation d’Amérique Latine à demander pardon aux personnes dont les ancêtres sont venus d’Afrique pour les siècles “d’abus, d’exclusion et de discrimination”.

Dans les quartiers chics de la capitale péruvienne, la couleur de leur peau est censée apporter un certain cachet aux riches familles qui les emploient comme chauffeurs ou personnel domestique. Des restaurants chics assignent spécialement au service des desserts des femmes noires.
“Certains de nos clients demandent spécifiquement des porteurs noirs” indique le propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres. “Dans les enterrements les plus chers, les plus élégants, les familles nous disent “nous voulons, des “morenitos” (Noirs), tous bien pareils”.
Pour les autorités péruviennes, il s’agit là d'”une claire manifestation de discrimination raciale et d’atteinte aux droits de l’homme”. “Ces représentations sociales qui confinent les descendants d’Africains à certains emplois serviles remontent à l’esclavage et l’époque coloniale”, selon Rocio Munoz, spécialiste d’études afro-péruviennes. (…)
Aujourd’hui, ils représentent entre 3 et 7% des 30 millions d’habitants du pays où 47 % des Péruviens sont indiens et 37 % mestizos (métis de Blancs et d’Indiens). Présents dans la musique, le sport – un tiers des footballeurs péruviens sont noirs – les Afro-Péruviens restent invisibles sur la scène politique, à la télévision, dans les milieux d’affaires, la diplomatie, la presse.
(…)
En 2009, sous la houlette du président Alan Garcia, le Pérou est devenue la première nation d’Amérique Latine à demander pardon aux personnes dont les ancêtres sont venus d’Afrique pour les siècles “d’abus, d’exclusion et de discrimination”. Le pays a reconnu officiellement que la discrimination raciale continuait de faire obstacle à leur ascension sociale et professionnelle.
Investi en 2011, le président Ollanta Humala a promis l'”intégration sociale pour tous” et nommé pour la première fois une ministre noire à la Culture, la chanteuse Susana Baca.
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————- ci dessous : article publié sur FDS le 24 septembre 2012 ————-
La communauté péruvienne d’origine africaine se mobilise pour obtenir une loi contre l’injure raciste.(…)
(…) Pour Monica Carrillo, il y a urgence : «Dans la rue, le racisme est quotidien. Il s’exprime par l’injure ou l’insulte raciale. C’est probablement le racisme le plus agressif du continent et je ne suis pas la seule à le dire. Quand on est afro-péruvien, il est fréquent d’être insulté quand on marche dans la rue. Pour beaucoup de péruviens c’est normal et il n’y a même pas de sanction morale…»
S’il est repris par le Congrès péruvien, le texte imposera une sanction de un à trois ans de prison pour injure raciale.
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