Le procès de dix membres présumés d’une filière européenne de financement du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (Mio), groupe jihadiste d’Asie centrale lié à Al-Qaïda, s’est ouvert hier devant le tribunal correctionnel de Paris.
Les prévenus, en majorité turcs, sont soupçonnés d’avoir contribué, entre 2003 et 2008, à la collecte ou à l’acheminement de plusieurs dizaines de milliers d’euros destinés à cette organisation présente dans le nord de l’Afghanistan et les zones tribales pakistanaises.
L’Onu a inscrit le Moi, en 2001, sur sa liste des groupes associés à Al-Qaïda.
Présenté comme un rouage central de la filière, Irfan Demirtas est soupçonné d’avoir été chargé de recueillir des fonds en Europe par l’ancien chef du Mio, Tahir Ioudalchev, tué au cours d’une frappe américaine en 2009.
Selon l’accusation, les fonds étaient récupérés au moyen de boîtes déposées dans des mosquées, mais également par le démarchage direct de fidèles à qui certains membres de la filière montraient des vidéos sur l’entraînement de moudjahidines tournées notamment par M. Demirtas dans les camps dans les zones tribales pakistanaises. (…)