La directrice générale de l’Agence française de l’adoption (AFA), Béatrice Biondi, auditionnée à l’Assemblée nationale, jeudi 6 décembre, sur le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples du même sexe s’est déclarée «inquiète» pour les couples homosexuels autorisés par la loi à adopter : trouveront-ils des pays étrangers prêts à accepter leurs dossiers ?
Des Etats, comme la Chine ou le Vietnam, exigent déjà des «attestations de non-homosexualité» pour les familles adoptantes.
Créée en 2006, l’AFA est une agence publique travaillant avec trente-cinq pays partenaires et qui accompagne six mille familles. «Premier opérateur pour l’adoption internationale», elle ne peut refuser de dossiers, s’ils répondent aux conditions requises, contrairement à des organismes privés. Mais «moins d’une vingtaine de pays autorisent l’adoption par des couples homosexuels, soixante-dix condamnant l’homosexualité», a rappelé Arnaud Del Moral, chef du service international de l’organisation.
L’AFA n’a identifié que trois pays auxquels elle pourrait transmettre les dossiers de couples homosexuels : l’Afrique du Sud et quelques Etats du Brésil et des Etats-Unis. […]
L’agence redoute qu’un certain nombre de pays décident de fermer progressivement l’adoption aux célibataires. «La Russie, par exemple, est très attentive au suivi des enfants adoptés», a souligné Béatrice Biondi. Si le pays découvre que des homosexuels adoptent en célibataire puis se marient, «cela pourrait entraîner des questionnements autour de la dissimulation d’informations», a-t-elle relevé. […]
Le Monde (Merci à Vandenberghe)