Tout est fait dans un établissement scolaire pour éviter qu’un élève ne soit sanctionné. La fraude elle-même est tolérée… J’ai le net sentiment que les chefs d’établissement ont désormais pour vocation d’éviter de faire des vagues.
Je suis professeur certifié de lettres classiques. J’enseigne depuis quatorze ans, les huit premières années dans plusieurs collèges de ZEP, des Mureaux à Sarcelles, et depuis trois ans au lycée Chaptal à Paris. Je suis également blogueur et passablement technophile.
Sur votre blog, vous écrivez que l’enseignement du français a subi de graves atteintes dans le primaire et dans le collège, notamment depuis les réformes des années 90…
Ces réformes ont été pensées pour adapter l’école à une autre réforme des années 70, le collège unique, et à la massification qui s’en est suivie. […] Concernant plus particulièrement le français, on peut parler de casse, voire de catastrophe, même pour l’orthographe la plus élémentaire en fin de scolarité obligatoire. […]
Un élève de troisième a maintenant le niveau d’un élève de CM2 des années 70 ou 80 ! Les dictées du brevet correspondent à un niveau de primaire.
Lorsque j’étais en primaire, j’ai le souvenir précis que je faisais chaque soir mes trois ou quatre exercices de Bled. Aujourd’hui bien souvent, les élèves étudient vaguement un texte, apprennent un peu de poésie, savent compter en anglais. Certains réformistes militent pour la suppression totale des devoirs à la maison. […] Evidemment, face à la baisse inexorable du niveau, il a fallu diminuer considérablement les exigences (sujets simplifiés, consignes de notation complaisantes…).
Résultats : on est obligé aujourd’hui de fournir des formations de français à des étudiants ou des salariés qui savent à peine lire ou écrire, et on exige de candidats à un poste une certification Voltaire en orthographe. […]
Rue 89 (Merci à Joyeux luron)