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En ce jeudi matin glacial, ils ont investi le local d’accueil du Secours Catholique à Annecy. Ils sont une grosse cinquantaine, tous demandeurs d’asile. Parmi eux, une majorité d’hommes jeunes, qui jouent aux échecs, surfent sur internet ou profitent d’un café offert par les bénévoles. Attablées plus loin, des femmes silencieuses surveillent des enfants emmitouflés qui, à cette heure-ci, devraient être à l’école. Pour la plupart, ils viennent d’Europe de l’est : Kosovo et Bosnie surtout. Certains sont en France depuis quelques jours ; d’autres depuis des années, comme F.
Arrivé en 2009, ce quadragénaire kosovar attend toujours un titre de séjour. Au Secours Catholique, il rend service comme traducteur. « Je parle l’albanais, le serbo-croate et aussi le bosniaque, qui est un dialecte serbo-croate » dit-il en roulant de longs “r “. Dans une salle à part, une équipe de bénévoles reçoit les expatriés et les aide à remplir leurs dossiers de demande d’aile.
Michel Rey est l’un d’eux. Cet enseignant en retraite tient les statistiques de l’association et connaît son sujet sur le bout des doigts : « Nous effectuons plus de 400 démarches administratives par an », expose-t-il. Parmi les ressortissants étrangers qui arrivent à Annecy, les Kosovars sont les plus nombreux. « Mais on voit aussi revenir des Bosniaques et en 2012 il y a eu énormément d’Africains : de République démocratique du Congo, de Côte d’Ivoire. Nous accueillons aussi des Géorgiens, Arméniens, Ossètes », complète-t-il.
« En Afrique, les gens sont en danger physique : menacés de viol, d’assassinat. Ils sont victimes du laisser-aller général qui règne dans leur pays », souligne Michel Rey. Récemment, une femme est arrivée enceinte : elle racontait avoir été abusée par des soldats et… par des chiens. Craignant d’être enceinte des animaux, elle a été prise en charge dans un hôpital où des médecins l’ont rassurée et ont pratiqué une IVG.
Différente est la situation des Européens de l’Est. Pour eux, « il y a un effet d’aspirateur vers la France, à cause des passeurs qui leur laissent miroiter une belle vie », soupire Michel Rey. Des passeurs qui gèrent un business florissant : « »
(…) Le Dauphiné

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