L’ancien président de la Commission européenne, le socialiste Jacques Delors, a estimé qu’un changement de traité européen était nécessaire, lors de l’émission BFM TV/Le Point/RMC diffusée dimanche.
«Je considère qu’un changement de traité, même du point de vue des intérêts français, est meilleur que son report», a déclaré Jacques Delors. «La solidarité, ça passe par un abandon de souveraineté en ce qui concerne la gestion de la monnaie commune, l’harmonisation progressive des fiscalités, l’effort de cohésion à l’intérieur de la zone euro», a-t-il détaillé. En revanche, a-t-il poursuivi, «les systèmes sociaux sous contrôle économique doivent relever des décisions de politique nationale».
«Aujourd’hui, c’est simple : les Européens ont le choix entre la survie ou le déclin», a-t-il dit. «Vous remarquerez que Mme Merkel a fait allusion à un nouveau traité. Et une fois de plus, c’est la France qui a dit :’On verra ça plus tard’», a-t-il ajouté. «Si nous ne faisons pas cela, c’est-à-dire consolider l’euro, trouver un bon accord avec la Grande-Bretagne, alors nous irons vers une zone de libre-échange. Une zone de libre-échange sans pouvoir politique, sans aller de l’avant, sans politique de solidarité, c’est une Europe qui disparaîtra», a-t-il pronostiqué.
Le Point